Nouvelle manifestation des opposants à la réforme de la carte des collèges et lycées

Grève de la faim et soif de dialogue

Nouvelle manifestation des opposants à la réforme de la carte des collèges et lycées

Grève de la faim et soif de dialogue

Une bonne centaine de manifestants et la possibilité à chacun ou presque de dire ce qu’il avait sur le cœur : la mobilisation a été jugée « positive », hier après-midi, par les organisateurs (le collectif Sauvons nos écoles 08 et le syndicat FSU) du rassemblement devant la préfecture où se tenait un Conseil départemental de l’éducation nationale (CDEN).

Une nouvelle manif pour protester contre les fermetures actées (ou quasi) des collèges du Chesne et de Buzancy-Grandpré, le transfert vers Sedan des filières générales du lycée de Bazeilles et celui, vers Revin, des classes littéraires de Givet.

Si le CDEN – dont les avis sont consultatifs – devait officiellement se pencher sur la réforme des rythmes scolaires, la refonte de la carte des collèges et lycées a pu néanmoins être abordée.

Figure de proue du mouvement, le conseiller municipal écolo Emmanuel Jacquemin, qui en était hier à son 25e jour de grève de la faim, a même pu s’exprimer devant les fonctionnaires, élus et représentants des enseignants et parents qui composent l’instance. Il a répété ses exigences, en appelant au ministre Vincent Peillon pour qu’un moratoire sur les fermetures soit décidé et surtout, « qu’un véritable dialogue s’instaure entre l’administration, les collectivités, et les représentants des parents et enseignants ».

C’est parce qu’il s’en tient à cette ligne qu’il a décliné le rendez-vous en tête à tête que lui a proposé le recteur. « Il faut tenir bon. S’apprêter à une lutte de longue haleine. Mobiliser encore et toujours pour préserver le service public et nos territoires. Y compris en juillet. » a-t-il lancé aux manifestants.

« Je ne me suis pas fixé de limite (en terme de temps). Si le pouvoir attend un essoufflement il sera déçu. J’ai à ce jour perdu 20 kilos. Mais je ne céderai pas. Cela étant à compter du mois de juillet. Je m’enfermerai dans ma caravane et ne communiquerai plus sur mon état de santé qu’à la manière du président algérien Bouteflika. »

Comme quoi l’homme a encore le sens de l’humour. Même grinçant.

Elus de tous bords

Côté politique, on aura noté quelques échanges entre élus UMP et Front de gauche. Interpellé sur le fait qu’il y a quelques années c’est le Département qui avait envisagé de réduire drastiquement le nombre de collèges, Pierre Cordier, vice-président du Conseil général (et aussi du CDEN) a répliqué ; « Oui, mais à l’époque, nous avons tiré les conclusions de la mobilisation et le projet a été retoqué. Aujourd’hui, nous sommes fermement opposés à ces fermetures. Lesquelles, d’ailleurs, ne seraient pas neutres en terme de transports scolaires (un à deux millions supplémentaires !) ».

Quant à Michèle Leflon, vice-présidente (Front de gauche) de la Région, elle a contesté la thèse du directeur départemental Patrice Dutot quand il estime que son administration n’a pas compétence en terme d’aménagement du territoire. « Soit, mais pas compétence non plus pour le… désaménager ».

Toutes tendances confondues, sans oublier le député PS Léonard et le député UMP Warsmann, chacun réclame donc le dialogue. Comme les enseignants, les parents, les élus locaux.

Un premier pas ? On apprenait hier soir, avant la fin de la réunion, que le préfet avait proposé un rendez-vous vendredi.

Philippe Mellet

Article paru dans l’Ardennais du 26 juin 2013 :

Lunion.presse.fr

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