VOUZIERS (Ardennes) La Maison de la Nature propose des mini-camps originaux où les enfants tendent à l’autonomie (et l’économie) énergétique. Même pour les portables…

VOILA une belle idée, plus qu’originale. « A ma connaissance, nous sommes les seuls à proposer ça », explique même Eric Jarosz, animateur pédagogique de la Maison de la nature de Boult-aux-Bois.
Au premier coup d’œil, pourtant, rien d’exceptionnel : des tentes, des marabouts et des gamins qui en sortent en rigolant, c’est du déjà vu !
Mais l’impression change radicalement lorsque l’on se dirige vers une partie bien délimitée du jardin de la Maison de la Nature.
Là, l’ambiance fait davantage penser au laboratoire d’un savant fou convaincu de remonter le temps ou d’aller sur la lune avec trois planches et une ficelle.
« Nous avons investi environ 6.000 euros dans du matériel assez lourd », expose Éric Jarosz, plus savant que fou.
Il y a là un chauffe-eau solaire (« Attention à ne pas vous brûler, les enfants ! »), qui prend en charge jusqu’à 500 litres d’eau.
« C’est donc aux quinze enfants de gérer leur consommation d’eau du jour. Se doucher, faire la vaisselle, etc. »

« On économise la batterie du portable »
Bon, il y a le risque qu’ils préfèrent la bataille d’eau à la plonge, mais les petites têtes sont responsabilisées.
Il faut attendre 18 heures environ que l’eau ait assez chauffé.
Prévoir aussi les jours où le soleil sera moins coopératif.
A côté, des panneaux solaires photovoltaïques produisent du 12 V, transformé en 220. « Ils servent à alimenter ordinateurs, portables, appareils de musique, etc. À éclairer dans les marabouts aussi. »
Des toilettes sèches ont été construites par les responsables, flanquées, elles aussi, de leur panneau. L’idée est vraiment de prendre en compte la protection de la Nature, les énergies renouvelables et l’autonomie », détaille Éric Jarosz, qui a pu obtenir les agréments nécessaires au regard de la courte durée du mini-camp (deux ou trois nuits). Seule concession à l’esprit, pour des raisons d’hygiène : le réfrigérateur est resté à l’intérieur des locaux.
Mais le message est passé. « On essaie d’économiser la batterie des portables, raconte Mathias, 13 ans. C’est vrai qu’on n’est pas habitué aux douches comme ça. Mais c’est un très bon camp, très convivial, avec la forêt, les animaux. » « J’ai appris plein de choses et, quand ce sera fini, j’essaierai de gaspiller moins d’eau, poursuit le collégien de Prix-lès-Mézières. Ah, on apprend aussi à être plus propre dans les toilettes, avec des toilettes sèches ça se voit beaucoup plus ! »

Jacques BERTHION

Article paru dans l’Ardennais du 3 Août 2012:

http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/un-mini-camp-en-autonomie-energetique