CHARLEVILLE-MEZIERES (Ardennes). Une manifestation est organisée aujourd’hui à 15 h 30 devant la préfecture à Charleville-Mézières, à l’occasion d’une réunion du Conseil départemental de l’Éducation nationale (CDEN). Emmanuel Jacquemin, élu du Sedanais fragilisé par une grève de la faim entamée il y a déjà 25 jours, sera présent.

Parallèlement, le Snes Ardennes (Syndicat national des enseignements du Second degré) a déposé un préavis de grève pour ce mardi, afin de permettre « à tous les personnels » de participer à la manifestation.
« Alors que l’éducation devait être une priorité nationale du nouveau Président, du nord au sud de notre département, écoles, collèges et lycée continuent de subir le rationnement et se trouvent en butte à de nouvelles fermetures de sites, de filières et de classes, dont la liste s’allonge toujours davantage quelques semaines avant la fin de cette année scolaire », peut-on lire dans un tract imprimé par le nouveau collectif 08 Sauvegardons nos écoles.

Ces dernières semaines, on a assisté à l’annonce du départ des élèves de 3e du Chesne vers Vouziers dès septembre 2013. À la même échéance, les filières générales du lycée de Bazeilles seront transférées au lycée Pierre-Bayle de Sedan. Dans l’attente du maintien, ou pas, de la filière littéraire du lycée de Givet, on a également appris que les autorités académiques envisagent de fermer, à l’horizon 2014, le site de Buzancy du collège multisite Buzancy-Grandpré.

« Menace de désertification »

La volonté des organisateurs de la manifestation est de brasser large (les derniers rassemblements, à Charleville comme à Givet, ayant peu mobilisé). C’est la raison pour laquelle le mouvement de ce jour se veut « unitaire » et fait appel aux « Ardennais de tous âges et de toutes sensibilités ».

« Au-delà de la question scolaire, écrit le collectif, ce sont bien nos Ardennes toutes entières que le désengagement de l’État sous toutes ses formes (disparition d’écoles, hôpitaux, maternités, gendarmeries, bureaux de postes, etc.) menace de désertification en accélérant, sous prétexte d’ajustement à la démographie, le départ des populations de nos territoires déjà fragilisés par la crise. »

L’enjeu est donc clairement posé : soit le rendez-vous est massivement suivi, et une négociation pourra s’établir avec les autorités ; soit il fait pschitt, et celles-ci auront alors les coudées franches pour, entre autres, « redessiner une carte scolaire pérenne pour les 10 à 15 ans à venir », comme l’indiquait récemment dans nos colonnes le directeur d’académie, Patrice Dutot.
Guillaume LÉVY

Article paru dans l’Ardennais du 25 juin 2013:

http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/education-manifestation-et-greve-aujourdhui