Archives de : ppotron

  1. EELV réagit à la suppression de postes – Elle tue les villages

    Action Education Nationale 2012

    Brice Potier, porte-parole du parti pour Sedan et Vouziers, s’est entretenu avec nous sur la fermeture annoncée de plusieurs postes pour l’année prochaine.

    « Au niveau de l’éducation, il y a eu énormément de suppressions de postes mais elles sont diluées donc ça ne passe pas dans le discours des gens », commence Brice Potier.
    Selon le parti, 56 postes* de professeurs seront supprimés dans les Ardennes pour le secondaire-dont 24 dans le Sedanais- et 43 postes seront supprimés dans l’élémentaire – dont huit dans le Sedanais.

    Dans le même temps, il y aura trois créations de postes : un à Pouru-Saint-Rémi, un autre avec l’ouverture d’une grande section dans une maternelle sedanaise et enfin un dernier au lycée professionnel Le Château. « Nous manifestons contre la suppression des postes pour que les enfants puissent s’assurer un avenir. »

    Fermeture de classes : mort des villages ?

    Il poursuit : « On se plaint que la démographie est en baisse mais on ne fait rien pour conserver des personnes actives en supprimant des postes dans l’éducation nationale. Les Ardennes même avec Charleville et Sedan sont à 95% rurales. Si elles sont désertées, c’est parce qu’il n’y a pas assez de qualité de vie. Il faut du service public. La fermeture d’une classe, c’est un village qui meurt ! »

    S’il conçoit qu’on ne peut pas avoir les mêmes choses en village et à la campagne. Les classes y sont nécessaires, ne serait-ce parce que cela réduit les temps de trajets pour les enfants. « Un enfant qui a 45 minutes ou une heure de trajet aller pour se rendre à son école, ça fait deux heures à la fin de la journée où il ne travaillera pas, ne fera pas ses devoirs et c’est sans compter la fatigue. »

    L’école crée du lien social

    Pour le parti, sans faire de hiérarchisation, « fermer une classe en milieu rural aura plus d’impact qu’en ville car c’est tout ce qui rythme la vie de la commune. Les cris des enfants le matin à la récrée. Devoir les emmener à l’école et aller les rechercher. Quand il n’y a plus d’école les gens ne se rencontrent plus. » Il note aussi que dans ce cadre des associations se créent comme celle des parents d’élèves.

    Ce qui choque le plus, pour conclure, c’est que cela se fasse toujours sans consulter personne.

    Orianne Roger

    *Nous n’avons pas été en mesure de vérifier ces chiffres auprès de l’inspection académique qui est en période de réserve pré-électorale. Elle indique toutefois que des « chiffres faux » circulent mais n’a pas pris connaissance de ceux qui nous ont été donnés par EELV.

    Action Education Nationale - Funérailles Ardennes 2012

    Action Education Nationale – Funérailles Ardennes 2012

    L’action du 17 mars

    Le samedi 17 mars, le comité EELV Sedan-Vouziers par la voix de Sophie Perrin, candidate aux législatives, et Pierre Potron, son suppléant, ont mené une action devant le collège Le Lac. « C’était symbolique de faire ça devant Le Lac car il fait partie du programme éclair d’éducation prioritaire et on y supprime quatre postes », affirme Brice Potier.. Ils ont souhaité dénoncer « l’hypocrisie des députés UMP » qui votent la loi des finances et donc acceptent la suppression de postes dans l’éducation nationale mais qui s’investissent pour sauver l’enseignement général à Bazeilles par exemple. Nous ne sommes pas parvenu à contacter Jean-Luc Warsmann sur cette question. Il pourra réagir dans notre prochaine édition.

    Développer du service public

    En même temps que la préservation des écoles EELV est pour la préservation de tous les autres services publics dans les zones rurales. « Il faudrait créer un guichet unique, peut-être en mairie, qui servirait de relais pour les problèmes de CAF, Sécurité sociale, pour la poste, etc… »

    Semaine_des_Ardennes article EN2012

    Semaine des Ardennes article Action Education Nationale 2012

  2. Tchernobyl Day par Sortir du Nucléaire 08, nous y étions !

    tchernobyl_day_2012

    Sortir du Nucléaire 08 a organisé le Tchernobyl day associé au Fukushima day le samedi 14 avril 2012 à Charleville-Mézières.

    L’action a constitué à porter chacun des lettres pour former le mot Tchernobyl d’un côté et Fukushima de l’autre, le tout relevé par une banderole « pour nous, c’est CHOOZ! ».

    Tchernobyl Day 2012

    Tchernobyl Day 2012

    Tchernobyl Day 2012

    Tchernobyl Day 2012

  3. 2C2A : L’heure de régler les comptes

    poubelles-2c2a

    Conseil communautaire bouleversé mercredi soir. Le vote du budget a dû s’éclipser devant la centaine d’habitants et élus manifestant contre le changement de leur régime de collecte des déchets.

    JAMAIS eu autant de monde en conseil communautaire ! Mercredi soir, à la salle des fêtes de Vouziers, une centaine de manifestants s’est invitée en fanfare au rendez-vous, d’ordinaire réglé comme du papier à musique. Pancartes et pétitions en étendard, habitants et élus de quinze communes du territoire étaient venus défendre le maintien de la collecte sélective en porte à porte.
    Malgré cet afflux pacifique de révoltés, la cession a tenté de commencer comme si de rien n’était. « On continue l’ordre du jour normalement et on abordera la question ordures ménagères en questions diverses (à la fin de la séance) », indiquait le président Francis Signoret.
    Un mot d’ordre qui n’a pas tenu longtemps devant les slogans scandés en cadence par les « perturbateurs ».

    Une décision jugée autoritaire

    « C’est clair, qu’ayant la police de l’assemblée, si vous continuez, j’arrête le conseil ! », a encore tenté le président, accueilli par des huées vigoureuses. « C’est nous le peuple qui détenons le pouvoir ! », lui opposèrent certains manifestants, trimballant leurs pancartes à travers la salle des fêtes.
    Pour rappel, 15 communes du territoire de l’Argonne ardennaise* ont été priées par courrier de l’interco de passer à l’apport volontaire pour la collecte sélective, d’ici juillet prochain. De quoi permettre l’uniformisation du régime sur le territoire et le passage à la redevance incitative, avec une facturation à la levée à travers des poubelles à puce.
    La décision, jugée autoritaire, a toutefois du mal à passer dans la mesure où, par contrat passé avec l’entreprise Copel, en 2008, avant la prise de compétence Ordures ménagères par la com’com, ces villages devaient encore être ramassés en tout porte à porte jusqu’en octobre 2014 (voir notre dossier paru le 2 avril dernier).
    Intervenue à la suite d’une demande de fin anticipée des contrats formulée par l’entreprise Copel, « cette décision a été prise dans l’intérêt des 100 communes du territoire et non dans celui de 15 », notait le président avant de passer la parole au directeur général de la 2C2A pour une explication plus détaillée de la démarche.
    « Si on avait refusé la demande de l’entreprise Copel, on n’aurait pas pu récupérer les 15 communes en régie et rationaliser les collectes, ce qui représente 70.000 euros d’économies sur une année », développait Sébastien Forget. « On n’aurait pas non plus pu mettre en place la redevance incitative avant 2015 et on perd 200.000 euros de l’Ademe (l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). »
    « On harmonise à l’apport volontaire, parce que la majorité des communes est déjà à l’apport volontaire, que ça marche bien et ça reste le système le moins coûteux », ajoute le directeur général, qui avançait une augmentation de la facture de l’ordre de « 7 euros par habitant » en cas de passage au tout porte à porte.
    Face à cette argumentation financière, les manifestants souhaitaient replacer l’humain au cœur du débat.
    « Si ce mode avait été choisi par ces 15 communes, c’est qu’elles avaient conscience du vieillissement de la population dans notre milieu rural ! C’est le mode qui favorise le tri le plus écologique et c’est le meilleur service à nos habitants ! » argumentait le mouvement dans un courrier distribué aux élus communautaires.
    Et au-delà de la défense de l’intérêt de leurs 15 communes, les rebelles ont réitéré leur souhait de consulter l’ensemble de la population. « On veut un référendum ! » scandaient-ils, s’opposant immédiatement à un refus ferme du président de l’interco qui arguait : « la décision a été prise de manière démocratique à la majorité des membres de la commission environnement et du bureau. »

    Pas de référendum

    Elle n’a toutefois été notifiée que plusieurs mois plus tard aux communes concernées (en février dernier) et sans information particulière.
    « Ce n’est pas le tout de prendre une décision comme celle-ci, il faut l’expliquer aux habitants », faisait remarquer Francis Potron, maire de Bar-lès-Buzancy. « Par ailleurs, si demain on commence à faire un référendum, ce n’est peut-être pas 125 personnes qui seront là, mais 250 personnes. Les gens veulent peut-être un retour au porte à porte comme ça a été fait dans d’autres secteurs, même s’il y a une augmentation du prix. »
    On s’en doutait, le débat n’a pas permis de mettre tout le monde d’accord, ni même d’apaiser les esprits.
    « Et maintenant qu’est-ce qu’on fait, on part comme des couillons ? », résumait à merveille un villageois, à la fin de l’échange.
    Rappelons toutefois que les élus concernés avaient précédemment manifesté leur volonté de se battre jusqu’au tribunal s’il le fallait, pour s’assurer qu’un marché public pouvait ainsi être remis en cause, sans passer par une décision du conseil communautaire. Gageons que cette histoire de poubelles n’a pas encore fini de faire du foin.

    Audrey BENZAKEN

    http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/lheure-de-regler-les-comptes

  4. Avec Europe Ecologie-Les Verts : « Avenir radieux, une fission française »

    badge-eelv

    La section ardennaise d’Europe Ecologie-Les Verts organise ce lundi 16 avril une soirée théâtre à l’Espace Manureva avec la pièce de la compagnie Un Pas de Côté Avenir Radieux, une fission française.
    C’est le deuxième volet de la trilogie Bleu – Blanc – Rouge de Nicolas Lambert, consacrée à « l’a-démocratie » française du point de vue de ses grandes questions du pétrole, du nucléaire, de l’armement…
    Après Elf, la pompe Afrique qui, à travers le procès des dirigeants d’Elf, éclairait la politique néo-coloniale de la France et ses logiques de corruption, il s’agit ici d’explorer le discours officiel du pouvoir, et la confiscation de la possibilité de débattre.
    2010 : la Commission Nationale du Débat Public organise une série de débats sur l’utilité et les modalités de la construction d’une deuxième centrale nucléaire de type EPR en France, sur le site de Penly.
    « A partir des interrogations des rares citoyens présents, à partir des discours verrouillés d’EDF et de l’industrie nucléaire française en général », explique Nicolas Lambert, « à partir du silence du donneur d’ordres, le spectacle remonte un fil de l’histoire du nucléaire français, ses ors républicains, ses non-dits étouffants ».
    L’auteur fait monter sur scène les morceaux de notre histoire publique et les apartés officieux, les débats de l’Euratom à l’Assemblée Nationale en 1956, les attentats terroristes à Paris des années 1980, le franc-parler d’un Pierre Guillaumat (agent des renseignements, administrateur du CEA, ministre gaullien), l’« indépendance énergétique », la « grandeur de la France » et le goût du pouvoir.
    Lundi 16 avril, Espace Manureva 13 rue Jean-Baptiste Clément. Ouverture des portes à 19 heures. Entrée : 10 euros (étudiants 5 euros). Réservations par mail à reservations-eelv08@orange.fr. Ou par tél. au 03.24.33.60.40.

  5. La 5eme roue de la caravane

    5eme-roue-caravane

    A Vouziers, le 10 avril 2012,

    Nous, écologistes, nous nous étonnons de la réaction du maire PS de la ville de Vouziers, Monsieur Ancelme, suite à l’article paru dans l’Union du 04 avril dernier intitulé : Le ras-le-bol du maire.

    En effet, l’article du 22 janvier dernier : Gens du voyage : la 5e roue de la caravane dans le quotidien l’Union rapporte bien le manque d’intérêt qu’ont les représentants de la République ainsi que certains élus a appliquer la loi Besson de juillet 2000.

    Toujours dans l’Union, la Ligue des droits de l’homme rappelait le 9 avril dernier en réponse aux propos du maire de Vouziers, que : « si on en est arrivé aujourd’hui à cette situation insupportable pour tous, c’est justement parce que, de la part des représentants de l’Etat comme des élus, la Loi Besson du 5 juillet 2000 n’est toujours pas appliquée douze ans après et ne le sera qu’en deçà du nécessaire et en dépit du bon sens et du respect de la dignité humaine ».

    A notre grand étonnement, le maire de Vouziers affirme donc «…mais le maire que je suis est complètement seul pour gérer cette situation.», force est de constater que M. Ancelme est non seulement maire de Vouziers, conseiller général du canton de Vouziers, mais aussi 1er vice-président de la Communauté de Commune de l’Argonne Ardennaise.

    Rappelons que la 2C2A possède la compétence « Aires d’accueil des gens du voyage », et que dans le cadre de ses mandats, M. Ancelme devrait avoir les cartes en mains pour gérer ce problème, et appliquer le bon sens, comme par exemple :
    – mettre la question des aires d’accueils en priorité au sein des actions de la communauté de commune, (ce qui vraisemblablement semble ne pas avoir été fait),
    – exiger un retour au schéma départemental d’origine de 30 places contre 15 en cours à Vouziers.
    – utiliser l’outil des arrêtés municipaux contre les problèmes d’incivilité.

    Lorsque l’attitude de nos responsables politiques vis-à-vis des gens du voyage sera claire, nette et non discriminante, et que les élus responsables et les représentants de la loi respecteront les populations de ce pays en tenant leurs engagements, alors, progressivement, le dialogue et des solutions durables verront le jour pour le bien de tous.

    Pour le Comité local EELV Sedan Vouziers
    Brice POTIER Animateur et Porte parole.

  6. La manif devant le QG de campagne de Warsmann‏

    Campagne Eva Joly 2012

    Comme vous pouvez constater, nous avons manifesté à Sedan.

    Ce fut en premier lieu sur le marché de S’dan avec le fameux trépied à quatre pieds, qui fait fureur sur la place du marché.

    Ensuite ce fut une manifestation éclaire devant le QG de campagne du député sortant qui va être viré par la Supère SOPHIE à la roulotte écolo verte. Comme vous pouvez constater une des deux photos n’est pas nette, car il y avait un réel risque de se faire interner dans un hôpital psychiatrique durant le W.E. de Pâques, mais je n’ai pas hésité à prendre ce risque.

    Amicales salutations écologistes et syndicalistes!

    Luc, membre passionné du comité EELV Sedan-Vouziers.

    Campagne Eva Joly 2012

    Campagne Eva Joly 2012

    Campagne Eva Joly 2012

    Campagne Eva Joly 2012

  7. Négawatt : Conférence-débat du 3 avril 2012 par Sophie Perrin

    Le « Scénario négaWatt » a été présenté par Yves Marignac au Cinéma Métropolis.
    Brièvement :
    1-Nous vivons aujourd’hui dans le monde de l’ébriété énergétique, dans l’illusion d’un monde aux ressources infinies.
    2-Il est nécessaire et urgent de changer notre manière de consommer et de produire de l’énergie (fin prévisible des réserves disponibles + bouleversements climatiques + catastrophes écologiques).
    3-« Scénario négaWatt » = une des propositions les plus novatrices pour repenser la politique énergétique de la France.
    Tout comme Marc Dufumier qui nous livre une alternative crédible avec l’agroécologie (en 2050, les neuf milliards d’êtres humains pourront se nourrir, grâce à l’agriculture biologique), l’Association négaWatt nous livre « clé en main » un ensemble cohérent de 10 mesures à prendre rapidement pour engager la France dans la voie de la transition énergétique, et nous en explicite les immenses bénéfices économiques et sociaux.
    « Boussole pour l’action, guide méthodologique et pratique pour tous ceux qui souhaitent contribuer à l’élaboration d’un nouveau paysage énergétique soutenable et désirable, le Manifeste négaWatt est aussi un appel à oser résister aux conformismes et aux habitudes, et une invitation à s’engager, avec volonté et lucudité, dans la construction d’une société réconciliée avec elle-même et avec son environnement.
    Voilà, une fois de plus, comment on peut entendre des choses graves et ô combien réalistico-dramatiques (dont l’Humain est responsable) et comment des grands hommes sages et si désintéressés proposent des solutions si réalisticoptimistes, crédibles, soutenables.
    Nous nous devons d’y croire, nous nous devons de soutenir de telles idées et de tels projets. Le délai d’action est très court. Les programmes opérationnels sont là : il faut agir.
    Du simple citoyen aux décideurs politiques et économiques, à partir du moment où on se sent interpellé par la question de l’Avenir, adoptons nous-mêmes la démarche négaWatt, et faisons-la adopter par notre famille, nos amis, notre commune, notre entreprise…
    C’est dans cette force de conviction qu’il faut agir! Levons les bras, mettons-nous à l’ouvrage!
    Sophie.
    P.S.: j’ai aussi adhéré à l’Association négaWatt…

  8. Création d’un collectif citoyen : S’attaquer à la dette

    CHARLEVILLE-MEZIERES (Ardennes). Enarque, haut-fonctionnaire et membre d’Attac depuis 1998, Christian Celdran sera au Baratin ce mercredi pour parler de la dette publique différemment. Il invite en outre les citoyens à constituer un collectif pour un audit de cette dette.

    Christian Celdran, vous avez été haut-fonctionnaire pour le ministère des Affaires sociales, quel est votre rôle au sein d’Attac ?
    « J’appartiens à Attac depuis 1998. Jusqu’en 2002, j’ai été président d’Attac dans le 15e à Paris. Je suis membre du conseil scientifique d’Attac, un groupe de citoyens aux compétences techniques, mais nous fonctionnons d’abord comme des citoyens actifs plus que comme des experts. Notre propos est de défendre l’intérêt général. Nous sommes des républicains désireux de maintenir l’égalité entre les citoyens. Je suis aussi membre du collectif national pour l’Audit citoyen de la dette publique. »
    Vous organisez une conférence-débat sur la dette publique. C’est un sujet compliqué à comprendre sans connaissances spécifiques ?
    « C’est un problème rendu compliqué. Le sujet est apparemment technique mais en fait essentiellement politique. Depuis un an et demi, la dette est utilisée pour orienter l’opinion publique et faire admettre des choses pas forcément fondées. Nous voulons éliminer un certain nombre de faux problèmes ; par exemple, la dette n’est pas mauvaise si elle est saine. Il faut s’approprier ce problème, c’est pour ça que nous organisons des réunions locales, afin d’avoir une vision responsable et assumée. »
    Demain soir, avec d’autres organisations (*) vous allez créer un collectif ardennais pour l’Audit citoyen de la dette publique. Qu’est-ce que c’est ?
    « Le collectif national pour l’Audit citoyen de la dette publique s’est créé en octobre 2011 sur proposition des Économistes atterrés (www.atterres.org). En 2008, après la crise des subprimes, ces universitaires ont publié un manifeste et décidé d’intervenir dans le débat public avec un point de vue divergent du courant dominant néo-libéral (marqué par un consensus droite/gauche).
    Comprendre et se mobiliser en un collectif permet de créer un rapport de force politique. Plus il y a de comités de citoyens informés, plus ce rapport de force se construit. En tant que contribuables, les citoyens veulent avoir des renseignements sur ce qu’est la dette.
    Qui en est détenteur ? Le gouvernement considère que cela relève du secret bancaire alors que c’est de l’argent public. Cela intervient dans le droit fil du référendum de 2005. Le non est passé à 54 % mais le traité de Lisbonne a contourné ce vote. Il y a eu un déni de démocratie en France. »
    Quelles sont vos solutions pour enrayer la dette ?
    « Le courant dominant ne rend pas compte de la réalité économique notamment des inégalités […]. Il y a une origine de la dette publique liée à la compression des ressources depuis plus de 20 ans. Les impôts sont prélevés sur une base réduite. Il existe des richesses mais elles ne sont pas imposées. La crise des subprimes en 2008 est une crise de la dette privée. Les banques ont été renflouées par les États. Nous considérons que ce financement est illégitime. Les dépenses publiques ne sont pas à l’origine de la dette et en plus on est en train de détruire les services publics (école, hôpitaux, Afpa, ONF, etc). On privatise. Ça coûte plus cher et ça dégage des bénéfices. On fait du bénéfice sur la satisfaction des besoins de base.
    Il faut modifier la politique fiscale. L’État devrait contrôler le système financier et le réguler ; avoir sous son contrôle la Banque Centrale Européenne (BCE), ce qui pose la grande question de la gouvernance de l’Europe, et l’État devrait financer l’économie avec une politique convenable : éviter les paradis fiscaux, les rentes et les niches fiscales. Le problème est de réindustrialiser dans une logique de transition environnementale avec des investissements localisés. »
    Vous roulez pour Mélenchon ?
    « Notre problématique trouve un point d’intérêt avec l’actualité présidentielle et rejoint Mélenchon, mais notre travail n’est pas de faire de la pub pour Mélenchon. Notre travail d’éducation citoyenne va au-delà. Nous voulons comprendre et agir pas seulement tous les cinq ans. C’est un travail de fond et après la présidentielle, nous serons toujours dans un contexte néolibéral. »
    Quels sont les prochains rendez-vous ?
    « Une réunion de coordination des initiatives d’audit est prévue à Bruxelles le 7 avril afin de coordonner les initiatives autour de la dette. le 19 mai une manifestation européenne aura lieu devant la BCE à Francfort avec le comité pour l’audit citoyen de la dette et les Indignés. Autre rendez-vous en juin, avec le lancement d’un tribunal de la dette dont le réquisitoire sera rendu public à la rentrée. »

    Propos recueillis par Nathalie DIOT

    http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/creation-dun-collectif-citoyen-sattaquer-a-la-dette

    www.audit-citoyen.org

  9. 2C2A : malaise dans les ordures

    poubelles-2c2a-1

    VOUZIERS (Ardennes). De la grogne dans l’air à la 2C2A. Pointant un abus d’autorité, une poignée de communes s’opposent à la direction, autour du ramassage des poubelles.

    ATMOSPHÈRE délétère à la 2C2A. La guerre des ordures semble déclarée. Face au bouleversement programmé du dispositif de ramassage des déchets, plusieurs maires et/ou adjoints paraissent bien décidés à défendre bec et ongles les intérêts de leurs concitoyens.
    Explications. Avant la prise de compétence ordures ménagères de la com’com, quinze communes du territoire avaient conclu en 2008 un contrat avec la société Copel. L’entreprise vouzinoise devait ainsi assurer jusqu’à fin octobre 2014, le ramassage au porte-à-porte des déchets ménagers et sacs de collecte sélective dans les villages de Machault, Saint-Étienne-à-Arnes, Vaux-en-Dieulet, Oches, Thénorgues, Bar-lès-Buzancy, Tailly, Falaise, Grivy-Loisy, Quatre-Champs, Longwé, Mars-sous-Bourcq, Monthois, Savigny-sur-Aisne et Champigneulle.

    Poubelles à puce

    Deux situations coexistent donc pour la collecte sélective jusqu’ici sur le territoire : celle de la grande majorité des communes de la 2C2A collectées en apport volontaire et celle de ces 15 villages dont les sacs bleus et jaunes (une semaine sur deux) des habitants sont ramassés devant leur porte en même temps que les ordures ménagères.
    Seulement par un courrier de l’interco en date du 1er février dernier, les 15 municipalités visées ont été informées de la fin anticipée de ces contrats, à la suite d’une demande de la société Copel. « Aussi à compter du 1er juillet 2012, les services de la 2C2A effectueront le ramassage des ordures ménagères en remplacement de l’entreprise Copel », indique la missive. Exit le porte à porte, « par application d’une décision de conseil de communauté* d’uniformiser les modes de collecte sélective sur tout le territoire de la 2C2A, […] à partir de cette date, la collecte sélective passera en point d’apport volontaire, les sacs de couleur ne seront donc plus ramassés. »

    Pas très écolo

    Les 15 communes sont ainsi invitées à réfléchir rapidement à un lieu d’installation pour leurs futurs conteneurs.
    Par ailleurs d’ici le 1er juillet, tous les foyers du territoire devront être équipés de poubelles à puce, pour le passage global au paiement à la levée. La mise en place de ces bacs spéciaux a d’ailleurs commencé par le secteur du Chesne.
    Toutefois pour la majorité des 15 villages, qui pensaient être « à l’abri » jusqu’à l’automne 2014, pas question d’assister à ce grand ménage de printemps sans réagir. « C’est tout de même l’entreprise Copel qui est venue nous voir pour nous convaincre de la suivre avant d’être avalés par la 2C2A. Et maintenant, on nous lâche, sans nous demander notre avis et on devrait trouver ça normal. On passe pour quoi devant nos concitoyens ? On l’a dit et redit, on avait tout fait pour être tranquilles jusqu’à la fin du contrat en 2014. Pour nous, ça faisait partie des conditions de signature du contrat. D’ailleurs, ça avait aussi été dit en conseil communautaire qu’on ne nous toucherait pas jusqu’en 2014 », commentent plusieurs maires pêle-mêle.
    « La population de nos villages est vieillissante et on sait bien qu’ils n’iront pas déposer les corps creux au container si personne ne le fait pour eux. Par ailleurs, d’un point de vue écologique, on est loin du Grenelle de l’environnement. Il y aura donc un camion qui passera pour les ordures ménagères et un autre pour les conteneurs, sans compter les allers-retours en voiture des particuliers pour déposer leurs déchets dans les bennes… »

    Des montagnes de déchets ?

    Désormais, la riposte s’organise. « Nous, on continuera à mettre nos poubelles devant la porte et s’il y a une montagne, eh bien tant pis », commentaient certains en l’absence d’explication de la 2C2A.
    Largement signées par la population, des pétitions ont déjà tourné dans les villages concernés et été présentées à Francis Signoret, président de la 2C2A, lors d’un entretien sollicité par les élus « dissidents », jeudi soir dernier (auquel notre journal a été prié de ne pas assister).
    Et la fronde ne semble pas vouloir s’arrêter en si bon chemin. « On aimerait aller plus loin et interroger la population sur l’ensemble du territoire de la 2C2A pour savoir si elle est satisfaite du service actuel et favorable à l’apport volontaire », explique le petit groupe d’élus remontés. « Peut-être que les gens ne sont pas d’accord sur le principe. Beaucoup de communes nous jalousent et on les comprend. Le système en porte à porte n’est pas seulement plus pratique, il est aussi plus écologique. Et beaucoup de communes, sont déjà revenues en arrière après être passées à l’apport volontaire. Notre système ne nécessite pas d’investissement supplémentaire en containers et lieu d’implantation. Il suffit que le prestataire ait un camion à deux compartiments et il n’y a pas à passer deux fois sur la commune. Un élu doit aller vers le mieux-vivre de sa population et là, c’est le contraire. »

    Un référendum en projet

    Seulement les élus ne cachent pas qu’ils ont peu d’espoir de voir la 2C2A organiser ce référendum. « Mais s’il le faut, on le fera nous-mêmes », précisaient-ils.
    La bisbille semble dépasser le cadre du ramassage des ordures, qui apparaît plutôt comme l’épluchure qui fait déborder la poubelle. « On sent qu’il y a un malaise qui monte dans cette com’com, qui n’est plus démocratique. On ne se sent plus écouté avec des décisions prises d’avance qui nous arrivent en conseil, et qu’on ne fait qu’acter. On sert à quoi ? Il faut crever l’abcès », ajoutent les élus réfractaires, qui semblent pour le coup parler d’une même voix. « Ce qui n’est pas acceptable, c’est le diktat de la direction de la 2C2A qui nous impose un truc sans discussion. Nos 15 communes représentent tout de même près de 3.000 habitants, soit un sixième de la population de la com’com et cette rupture anticipée n’a même pas été présentée en conseil communautaire. Quant au passage au paiement à la levée avec le système de bacs à puce qui est en train d’être mis en place, la moindre des choses, c’est qu’il y ait un prévisionnel sur le coût pour l’usager. »
    À peine lancées, les poubelles à puce sont parties pour en démanger plus d’un.

    Dossier Audrey BENZAKEN

    (*) Délibération du 5 janvier 2011 du conseil de communauté validant le programme de rationalisation et d’optimisation du service public d’élimination des déchets ménagers, notamment par reprise des collectes d’ordures ménagères en porte-à-porte assurées par Copel et l’harmonisation de la collecte sélective en apport volontaire (à l’origine envisagée à la fin du contrat prévue en 2014).

    http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/2c2a-malaise-dans-les-ordures

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