A l’appel du Snes (syndicat national de l’enseignement du second degré), une soixantaine de personnes s’est rassemblée, hier après-midi, devant les bureaux de l’inspection académique à Charleville-Mézières. Les motifs de mécontentements sont nombreux : suppressions de postes et de classes, dont entre autres,

la disparition de la Première littéraire du lycée Givet (lire aussi en page Givet), obligeant les élèves à migrer vers le lycée Jean-Moulin de Revin, suppression en perspective, dès la rentrée prochaine, du multi-site de Buzancy-Grandpré mais aussi fragilisation du dispositif d’accueil des classes du Chesne recevant actuellement 130 personnes et qui ne pourrait accueillir à la rentrée prochaine seulement la moitié des élèves.

Autant d’éléments de discordes et d’incertitudes qui ont été évoqués par une délégation d’enseignants reçue dans l’après-midi par le directeur académique des services de l’Education nationale (Dasen), Patrice Dutot. Par ailleurs, mardi soir, veille de la manifestation, une petite vingtaine de personnes a créé, à l’occasion d’une réunion à Poix-Terron, le Collectif 08 de sauvegarde des écoles, collèges et lycées afin de mobiliser contre ces fermetures.

Un collectif contre la « dictature »

L’objectif, selon Emmanuel Jacquemin, parent d’élève à Bazeilles : « mettre au point une stratégie pour lutter, dans le mois à venir, contre la disparition d’établissements (Le Chesne-Vouziers, Buzancy-Grandpré) ou de filières (littéraire à Givet, généraliste à Bazeilles). »

Rien n’a filtré pour l’instant sur la « stratégie » retenue, si ce n’est qu’elle cherche à pallier une certaine « démobilisation », dont témoigne le maigre cortège d’hier.
Ces derniers jours, la température est en tous les cas montée d’un cran, à en juger par un communiqué qui nous a été remis. Sont ainsi pointées du doigt des « menaces » visant, selon le Collectif, trois opposants au Dasen travaillant pour l’Education nationale (enseignant, directeur d’école…).

« Trois personnes au moins, opposants de la première heure, sont désormais dans le collimateur du Dasen et font l’objet de représailles inacceptables dans le pays des Droits de l’Homme. Des enseignants, également parents d’élèves, ont reçu des menaces. Nous devons, dans les plus brefs délais, mettre le holà à ces pratiques dignes de certaines dictatures ! »
Le collectif 08 exige du coup des « excuses publiques du Dasen ». « Il n’est ni concevable, ni envisageable de poursuivre des  »négociations » tant que nos représentants ne seront pas réhabilités. »
D’ici l’été, même sans soleil, le climat risque d’être chaud dans les Ardennes…
Guillaume LÉVY et Carl HOCQUART

Article paru dans l’Ardennais du 23 mai 2013:

http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/petite-mobilisation-devant-linspection-academique