Visites organisées de deux villages et de leurs églises, aujourd’hui Remparts du christianisme
Les villages d’Authe et d’Autruche participent aujourd’hui à la Journée du Patrimoine du Pays, en ouvrant leurs portes aux visiteurs. Ils dévoileront les secrets de leurs églises, qui constituaient aussi un lieu de défense contre les invasions extérieures.
LA Journée du Patrimoine de Pays met aujourd’hui deux villages à l’honneur : Authe et Autruche accueillent des visiteurs à 14 heures et à 16 heures pour des visites des lieux remarquables. Parmi les bâtisses qui ont façonné l’histoire des deux communes, les églises, bien sûr, dédiées à Saint-Martin à Authe et à Saint-Nicolas à Autruche. Toutes deux ont été classées aux Monuments historiques, respectivement en 1920 et en 1980.
Sous bonne garde
L’église d’Authe a vu, comme bien d’autres édifices de sa trempe, sa construction s’étaler sur plusieurs périodes : alors que la tour et son chœur datent du XIIIe siècle, la nef et ses trois travées sont sorties de terre plus tardivement, probablement au XIVe.
Les voûtes qu’on y observe ont remplacé au XVe siècle celles initialement construites. Quant au chœur qui déploie deux travées, il renferme un maître-autel somptueux du XVIIIe siècle.
Quatre colonnes corinthiennes, en marbre noir, invitent le regard à la contemplation d’un tableau du sacrifice d’Isaac. Ce trésor est gardé par les statues de Saint-Brice, archevêque de Tours à la sulfureuse réputation, et Saint-Martin, son prédécesseur à l’archevêché entre 371 et 397.
Autre partie remarquable de l’édifice : ses fortifications. Elles ont été construites au cours des XVIe et XVIIe siècles, particulièrement riches en conflits. Sur le côté Nord, une tourelle mène à une salle de refuge pour les habitants
Statuettes anciennes
La construction de l’église Saint-Nicolas d’Autruche est plus tardive : elle s’échelonne sur les XVIe et XVIe siècles. Elle abrite, comme celle d’Authe, un endroit où la population pouvait se rassembler en cas de force majeure.
Ce dernier se situe en haut des voûtes ornant la toiture du chœur fortifié.
Mais c’est plus bas, sur l’autel, que reposent les objets les plus précieux du bâtiment : six statuettes en bois polychrome du XVIIe siècle.
Elles proviennent d’une ancienne châsse ou d’un ancien retable, et ont été réemployées dans l’ornementation de l’autel, lorsque ce dernier a été remanié, au XIXe siècle.
Les baies du chœur étaient autrefois surmontées de bretelles, avant-corps rectangulaire plaqué sur un mur et flanqué d’une ouverture.
Les traces en sont encore visibles, comme sur les bras de transept.
C’est là qu’on peut également observer les nombreux orifices de tir, témoins de la nécessité de se défendre, même dans la maison de Dieu, pendant les périodes tourmentées.
D.B.
Article paru dans l’Ardennais du 16 juin 2013: