Un peloton d’exécution aux portes du ministère

Un peloton d’exécution aux portes du ministère

Le collectif 08 Sauvegardons nos écoles a décidé de radicaliser son action. La preuve en images ce week-end à Paris.

LES actions du collectif 08 Sauvegardons nos écoles, qui lutte contre la réorganisation des établissements scolaires dans les Ardennes, ont franchi un nouveau palier ce week-end à Paris.

Quelques membres du collectif, dont l’élu Emmanuel Jacquemin, en grève de la faim depuis le 1er juin, se sont rendus samedi matin au 110 rue de Grenelle, c’est-à-dire au ministère de l’Éducation nationale.

Sur place, ils ont simulé un peloton d’exécution, et « mis à mort » des prisonniers représentant à leurs yeux les sites ardennais menacés : les collèges de Buzancy et du Chesne et les lycées de Bazeilles et de Givet.

Désireux de médiatiser son combat contre « des fermetures sans concertation ni études d’impacts sérieuses », le collectif a décidé d’intensifier ses opérations.

À l’heure où Emmanuel Jacquemin est « entré dans une zone de danger », après un mois sans s’alimenter, et alors que les réunions dans les Ardennes ont tourné court (nos éditions de samedi), le collectif souhaite toucher les médias nationaux.

Ce qu’il a d’ailleurs commencé à faire, puisqu’une dépêche de l’AFP, sortie il y a une semaine, a provoqué l’intérêt de la plupart des grands médias (TF1, Le Point, Le Nouvel Obs’, etc.).

Éjectés du siège du PS

« L’objectif est de produire des images chocs, afin de relayer cette longue lutte de plus de six mois », reconnaît l’écologiste Pierre Potron, un des piliers du collectif.

À noter que samedi matin, après cette exécution « du monde rural par l’Éducation nationale », les membres ont tenté de pénétrer dans le siège du Parti socialiste, rue de Solférino, pour accrocher des banderoles. La tentative a échoué.

Le service d’ordre du PS, renforcé depuis l’intrusion d’opposants au mariage pour tous dans le bâtiment, a bloqué le gréviste de la faim et les siens dans le sas. C’est escorté par des policiers que le bus du collectif a fini par quitter Paris.

Guillaume LÉVY

Rendez-vous demain au rectorat

On a appris hier soir, de sources croisées, qu’une nouvelle réunion (sur le modèle de la table ronde de vendredi en préfecture des Ardennes, mais qui n’avait pas fait réellement progresser le dossier), était prévue ce mercredi matin au rectorat, à Reims, en présence de membres du cabinet de Vincent Peillon, ministre de l‘Education nationale.

Comme quoi l’excursion parisienne de ce week-end des militants du collectif, à défaut d’avoir bouleversé la presse nationale, a agacé l’entourage du ministre. Lequel entourage va donc prendre le dossier en main.

Ph.M.

Article paru dans l’Ardennais du 2 juillet 2013:

lunion.presse.fr

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