Donchery
Christophe Ciani, ce héros ordinaire

Dans la maison de la presse de Christophe Biani, cela ne désemplit pas. Ici, toute la vie du village passe. 300 personnes les bons jours. Cet homme, aimable, serait presque capable d’appeler tous ses clients par leurs prénoms. Il sert la main à la plupart d’entre eux, en tutoie certains et est prêt à leur rendre service. « J’ai besoin de quelques photocopies, demande un client. – Je te fais ça tout de suite », répond-il.

D’autres viennent juste pour acheter un paquet de cigarettes, des journaux et des magazines ou encore un jeu de hasard en espérant que la chance sourit.

Cela fait deux ans que Christophe Biani est patron de la maison de la presse de Donchery, il l’a racheté à un couple qui souhaitait vendre pour avoir un espace plus important. « J’ai travaillé 15 ans come agent de maîtrise dans l’industrie automobile dans les Ardennes. Il y a eu un plan de départ volontaire, j’ai décidé de partir et je me suis installé ici. »

Christophe Biani essaie de faire en sorte de multiplier les services dans cette commune rurale. Au départ, son magasin était un tabac-presse. « J’ai rapidement apporté des services en compléments comme le développemet photo numérique, les tickets opérateurs téléphoniques et j’ai intensifié la vente de bijoux, montres et d’objets de décoration. Je veux aussi développer l’activité rachat d’or, en faisant venir un professionnel de ce domaine ici plus souvent. »

Et c’est probablement parce qu’il aime le contact humain qu’il servira bientôt de billeterie SNCF pour les trajets courts. (cf. notre édition du 26 avril).

“Beaucoup de personnes n’ont pas de monnaie pour payer aux bornes -elles sont souvent en panne-qui se trouvent à la gare et certaines personnes âgées ont du mal à comprendre le fonctionnement et viennent nous voir pour en avoir. Cela ne nous coûtera rien de plus et c’est un moyen pour la SNCF de préserver un service. »

Orianne Roger

Services public
Les élus en parlent
Brice Potier, porte-parole d’Europe écologie les Verts section Sedan Vouziers :

“Notre point de vue, c’est qu’il faut préserver le service public dans les communes où il existe. Et là où il n’y en a plus, il faut le compenser avec une poste communale, un commerce de proximité qui peut servir de relais ou encore un guichet unique. Il faut former des fonctionnaires à cela, ils deviendraient les relais d’information sur place. Ils permettraient aux gens une bonne écoute, car ils les connaissent et pouraient leur donner les formulaires de bases come ceux de la CAF ou de la CPAM. Les services publics sont garants de la vitalité d’une commune. Ce qui fait partir les gens, c’est le manque d’activités. Partout où une école s’installe, des associations se créent. Là, où on les supprime, le tissu social meurt en même temps. »

Propos recueillis par Orianne Roger

Article Semaine des Ardennes - Service Public 2012