SEDAN (Ardennes). Ce week-end, Wadelincourt accueillait la dixième édition de la foire bio. Toujours avec l’idée de mettre en relation producteurs et consommateurs.

IL flottait une agréable odeur de jambon de pays sur la place de la mairie de Wadelincourt ce week-end. Plus loin, c’était au tour d’une poignée de plantes aromatiques de prendre le dessus pour titiller nos narines. La commune accueillait la dixième édition de la foire bio, chapeautée par l’association Agrobio Ardennes et qui s’inscrit dans la quinzaine nationale du Printemps bio. L’occasion, comme chaque fois, de permettre aux producteurs et consommateurs de se rencontrer. « C’est important parce que c’est une clientèle qui fait confiance au label et aux producteurs, confirme Thierry le jardinier, comme il se fait appeler. ça permet de promouvoir un peu plus l’agriculture biologique ; d’expliquer aux personnes notre façon de travailler, pourquoi il n’y a pas encore tel légume sur les étals parce qu’il fait trop froid… »

Pas plus cher

Lui l’assure, il aurait pu avoir trois ou quatre sortes de fruits et légumes supplémentaires si le soleil s’était montré un peu plus généreux un peu plus tôt. « Là, on a trois semaines voire un mois de retard à cause du temps. » Même pour des variétés produites sous serre. Alors pour la foire, il a simplement apporté des caisses de pommes de terre nouvelles, de radis, salades et jolies fraises de son exploitation de Bulson. Parait-il que lorsqu’un panier de fraises est bon, il n’arrive jamais jusqu’à la maison ! Thierry s’en amuse, sûr que ses fruits seront dévorés sur le chemin du retour.

Cette foire bio, c’était une première pour le producteur. « Je suis officiellement bio depuis janvier 2013, même si j’ai toujours défendu une culture très raisonnée, je me suis juste décidé à franchir le cap. » Alors, il a pris sa place histoire de se faire reconnaître. « Il m’a fallu deux ans de reconversion avant d’avoir la certification bio », précise-t-il. Pour essayer de balayer les derniers a priori aussi, notamment concernant le prix des produits bio. « Je ne pense vraiment pas que ce soit plus cher que ceux issus de l’agriculture conventionnelle, en tout cas pas quand on vient directement chez le producteur. Ce sont des idées reçues. »

Le département des Ardennes, Sébastien Lauriette, le président de la chambre d’agriculture, le rappelle, ce sont 140 exploitations certifiées pour plus de 6 000 hectares. Soit près de 2 % de la surface agricole départementale.
Pour cette nouvelle édition, une quarantaine d’exposants ont répondu présent. Bien loin de la petite vingtaine des débuts, comme le rappelle Didier Herbillon, le président de la communauté de communes du Pays sedanais. Et anniversaire oblige, cette année les organisateurs ont misé sur quelques animations spéciales dix ans. Comme cette grande fresque, réalisée par l’artiste Florence Mégardon et les enfants de passage sur la place de la mairie. Pour garder un souvenir.

L’autre nouveauté, c’est la conférence animée dimanche après-midi par Jean-Marie Pelt, écrivain et écologiste renommé, sur le thème « Quelle écologie pour demain ? » « L’idée, c’est d’expliquer comment, dans une période de crise, on peut continuer à respecter l’environnement, à faire attention à notre planète », ajoute Aurélie Renard, animatrice de l’association Agrobio Ardennes.
Tyrolienne, maquillage, balade à dos de poney et autre soirée jazz sont venus ponctuer cette dixième édition. Et rendez-vous est déjà fixé pour l’année prochaine, avec l’objectif de drainer encore davantage de monde.
Mélanie DEMAREST

Article paru dans l’Ardennais du 10 juin 2013:

http://www.lunion.presse.fr/article/region/promouvoir-un-peu-plus-lagriculture-biologique