Menace sur le site du collège de Vouziers
VOUZIERS (Ardennes). Le dernier conseil d’administration du collège Vouziers – Le Chesne a vu un nouveau refus des enseignants de répartir entre les sites un volume d’heures jugé insuffisant.
LES profs montent au créneau. Après un conseil d’administration marqué par un nouveau refus de répartir les heures entre les sites de Vouziers et du Chesne, les enseignants nous ont adressé une lettre ouverte intitulée : « Mécontentement et incompréhension ».
« Lors de la réunion du mardi 5 février 2013, le Recteur a annoncé […] le maintien de ce site pour l’année scolaire 2013/2014. Il semblait donc logique que la DHG (dotation horaire globale, c’est-à-dire l’ensemble des heures allouées pour un établissement) soit modifiée.
En effet, cette DHG prévisionnelle […] ne correspondait qu’au fonctionnement du site de Vouziers puisqu’elle avait été fixée dans l’optique de la fermeture du site du Chesne. Toutefois, en dépit de l’annonce de M. le Recteur, cette DHG n’a pas été modifiée et il faudrait que les sites de Vouziers et du Chesne fonctionnent avec les moyens d’un seul site, ce qui est parfaitement impossible. Cela correspondrait, par exemple, à ouvrir des classes de 41 élèves sur le site du Chesne ! »
Les enseignants présentent ensuite les deux solutions avancées, qui sont loin de les séduire.
Une seule solution « davantage d’heures »
« En quête de solutions, le chef d’établissement a proposé au conseil d’administration de réserver le site du Chesne aux classes de 6e et de 5e, et le site de Vouziers aux classes de 4e et de 3e. Cette proposition aurait entraîné des déplacements massifs d’élèves et multiplié considérablement les temps de transport. La majorité des membres du CA s’y est opposée.
La seconde proposition consiste à diminuer le nombre d’élèves sur le site du Chesne afin de ne garder qu’une seule classe par niveau (une 6e, une 5e, une 4e et une 3e). Mais comme le nombre d’élèves sur le site du Chesne est trop élevé par rapport aux classes proposées, il serait envisagé de déplacer le »surplus » vers Vouziers ou d’autres collèges environnants.
Cette seconde proposition revient donc à diminuer le nombre d’élèves du site du Chesne. Or, le Dasen (directeur académique des services de l’Éducation nationale, NDLR) avait utilisé l’argument du manque d’élèves pour justifier sa fermeture. Il s’agit donc d’une annonce déguisée d’une fermeture à venir.
Ne faudrait-il pas plutôt transférer les élèves sur le site du Chesne plutôt que de les faire partir ? D’autant que les effectifs ne vont cesser d’augmenter dans les années à venir. »
Et les auteurs concluent en demandant davantage d’heures.
« Plusieurs réunions se sont tenues, dont l’une le lundi 4 mars 2013 en présence du chef d’établissement, à laquelle de nombreux enseignants ont pris part. Deux heures de réflexion commune n’ont abouti à rien, si ce n’est la certitude que l’augmentation de la DHG est la seule solution possible pour le fonctionnement des deux sites, et donc pour la juste réussite scolaire ainsi que le bien-être des élèves.
Les enseignants ne comprennent donc pas que le rectorat laisse la situation s’enliser en refusant d’attribuer les moyens nécessaires au fonctionnement du site de Vouziers (15 classes) et celui du Chesne (7 classes). »
Article paru dans l’Ardennais du 15 mars 2013:
http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/menace-sur-le-site-du-college-de-vouziers
Le Dasen n’exclut rien
Contacté, le directeur académique des services de l’Éducation nationale (ou Dasen) tente de désamorcer, une nouvelle fois, un climat tendu. « Je ne peux que me réjouir des vertus du dialogue, commence Patrice Dutot. Je viens d’installer ce matin (mercredi, NDLR) le comité de pilotage départemental préconisé par le recteur lors de la réunion du 5 février.
La question de l’organisation des ressources de ce multisite, notamment la dotation horaire globale, sera au cœur du groupe de travail. »
« Explorer d’autres choses »
Quand on lui demande plus de précisions, il résume prudemment : « Si les travaux du groupe aboutissent à une préconisation tendant à infléchir l’organisation, on peut éventuellement reconsidérer la DHG. Il ne faut pas se l’interdire, je n’y serai pas opposé. Mais il faut certainement explorer d’autres choses, il y a d’autres solutions qu’augmenter la dotation. Pour le moment, on travaille avec cette DHG. C’est un moyen, pas une finalité. »
Le Dasen dément que cette dotation corresponde à une prévision initiale d’un seul site. « La DHG a été attribuée selon les mêmes critères pour tous les multisites, ça reste un seul collège. Si on voulait regrouper, on aurait vraiment optimisé la DHG. Là, une trentaine d’heures en moins, ça correspond à peine à une division, mais certainement pas à deux ou trois. Mais je redis que les deux sites seront bien ouverts à la rentrée 2013 et qu’ils accueilleront tous deux des élèves. »
Avec l’optimisme dont il fait preuve depuis le début du dossier, Patrice Dutot fait remarquer au sujet de ce qui ressemble à une petite impasse : « Ça montre que l’échange continue. » C’est une façon de voir les choses.
J.B.
Article paru dans l’Ardennais du 15 mars 2013:
http://www.lunion.presse.fr/article/autres-actus/le-dasen-nexclut-rien