Manif de parents d’élèves et enseignants du Vouzinois et Bazeillais Carte de vœux et carte scolaire
Alors que les premiers déçus du Hollandisme se plaignent que le slogan de campagne du candidat tarde à se concrétiser, hier soir, devant la préfecture et l’hôtel du département, à l’occasion de la cérémonie conjointe des vœux du préfet Pierre N’Gahane et du président du Conseil général Benoît Huré, il y avait de quoi, quand même, se dire que « le changement, c’est maintenant ».
En effet, des élus de droite, tout sourire, saluant et encourageant des manifestants venus défendre « le service public de l’éducation » qui formaient une haie d’honneur devant la grille d’entrée, des élus de gauche quant à eux un peu grimaçant, voilà qui faisait sourire (jaune ?) quelques syndicalistes : « Ils nous disent bravo… Mais ce sont eux qui ont, des années durant, applaudi, voire voté les suppressions de postes ! »
Toujours est-il que quelque soixante-dix manifestants étaient venus de Bazeilles, où l’on craint le transfert des filières générales du lycée vers le lycée Pierre-Bayle de Sedan, et du Vouzinois où la carte des collèges est menacée (d’où des pancartes défendant le site du Chesne dont les effectifs pourraient être transférés vers Vouziers, mais aussi la ruralité en Argonne puisque Buzancy est également dans le collimateur)…
La mobilisation reste vive, donc, après plusieurs manifestations et autres pétitions, tandis que parents, enseignants et élus locaux (plusieurs étaient présents ceints de leur écharpe tricolore) attendent, avec une certaine impatience, la conférence de presse, mercredi, du directeur académique des services de l’Education nationale qui pourrait dévoiler son plan de restructuration du réseau des établissements.
Ce qui signifie, en d’autres termes, qu’on devrait alors connaître qui va ou non sauter à la corde.
Cordier au créneau
« Le conseil général ne cautionnera pas les suppressions de collèges, voire de lycées sur le département » avait, dès hier matin, indiqué Pierre Cordier, vice-président DVD en charge des affaires scolaires. Qui a regretté « l’absence de dialogue et concertation » entre l’administration et la collectivité.
Expliquant que le conseil général dépense beaucoup pour les collèges, Pierre Cordier a plaidé « la prise en compte des difficultés économiques et sociales des Ardennes (moins d’élèves par classe afin d’améliorer la qualité de l’enseignement). C’est ce que prône le ministre Peillon et je partage son avis, le problème, c’est que ses propos ne sont pas respectés en province. Je tiens à préciser que j’ai rarement été d’accord avec les propositions de l’ancien ministre Chatel, notamment à Nouzonville et je l’ai exprimé à l’époque… Les élus de la majorité du conseil général seront mobilisés pour les collèges qui seraient amenés à disparaître. »
Et de conclure, via une sorte de mea culpa, « Il est vrai qu’il y a quelques années, le président Huré avait proposé de réfléchir à la carte des collèges. Depuis, nous avons pris conscience de l’importance pour les Ardennais de ces présences d’établissements, notamment en zone rurale, en plaçant l’intérêt de l’enfant au cœur de nos préoccupations. »
Philippe MELLET
Article paru dans l’Ardennais du 12 janvier 2012: