«OUI, ça va. Trois jours sans manger, c’est un peu l’équivalent du régime auquel on est confronté quand on a une bonne grippe… »
Emmanuel Jacquemin, l’élu écolo du Sedanais qui s’est engagé dans la bataille pour « sauver » collèges et lycées (ou filières) dans le viseur de l’Education nationale, en grève de la faim depuis samedi (nos éditions de dimanche), s’est installé hier devant l’Inspection d’académie, avenue Mitterrand à Charleville-Mézières.

Il est abrité dans une caravane colorée que l’on avait déjà vu sillonner les routes de la 3e circonscription lors des dernières législatives.

Trois préalables

Figure de proue du tout récent collectif « Sauvegardons nos écoles », composé d’élus (de tous bords), de parents, enseignants et citoyens qui voient dans les réformes mises en œuvre « un coup dur porté au service public et à la ruralité », il souhaite mobiliser et médiatiser ce mouvement de lutte : une sorte de course contre-la-montre car fin juin, il sera trop tard… Ce sera déjà le temps des exams, des orientations et inscriptions, et il flottera un doux parfum de vacances.

Dans un courrier au ministre Peillon, le collectif a posé trois préalables : « La suspension de tous les projets de fermeture, de transfert ou de mutualisation des sites, filières et séries visés par les projets du Directeur académique des Ardennes pour la prochaine rentrée, ainsi que la restauration des conditions d’un dialogue social apaisé et constructif ; la réhabilitation d’un des intervenants extérieurs de l’Education Nationale, le Dr Deswaene, élu de notre territoire, évincé sans justification ; la levée des menaces qui pèsent sur un certain nombre d’enseignants également parents d’élèves. »

Cette semaine, la caravane va se balader de Bazeilles à la Pointe en passant par le Vouzinois, les élus ruraux seront alertés, mais d’autres relais seront aussi activés. Le conseiller de Pouru étiqueté EELV n’oublie pas que son parti est représenté au gouvernement.

« Et les parlementaires de gauche et de droite sont aussi invités à nous appuyer » insiste-t-il.
Mais pas de retour ou de contact, pour l’heure, des autorités.

Ni évidemment un petit coucou du Dasen (il faut dire que son départ est ouvertement réclamé par M. Jacquemin et ses amis !).
Pas de quoi décourager (encore) le militant qui ne mange plus mais continue de s’hydrater et consultera un toubib d’ici quelques jours s’il se sent trop affaibli.
Philippe MELLET

Article paru dans l’Ardennais du 4 juin 2013:

http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/lelu-ecolo-continue-sa-greve-de-la-faim