Près de 400 panneaux ont été posés sur la toiture du bâtiment

La Moskowa passe au photovoltaïque

Le projet est annoncé comme écologique et solidaire, mais il est surtout économique. En louant la toiture de la Moskowa à Enercoop, la Ville n’a pas eu à la réparer.

COMMENT concilier, l’écologie, la solidarité et l’économie ? Le projet qui vient d’être inauguré à la Moskowa de Sedan en est un parfait exemple. Pour rappel, cet ancien gymnase militaire en bord de Meuse, que la ville a acquis il y a un bon nombre d’années maintenant, avait fait l’objet de travaux d’aménagement intérieur afin d’y accueillir les associations sportives suivantes : l’aviron, le canoë-kayak et les Grottologues mosans.

Sauf que la toiture, en piteux état, faisait l’objet elle aussi d’une réflexion quant à sa réfection et au coût que cela allait engendrer. C’est là que Rémy-Pierre Hamel est intervenu. Gérant de la société sedanaise Léon d’Havigon énergie, Rémy-Pierre Hamel, s’est entretenu avec les élus locaux pour évoquer l’idée d’une installation de panneaux photovoltaïques sur le toit de la Moskowa, idéalement orientée plein sud et avec une inclinaison non moins idéale.

Il a donc fait le lien entre la ville et la société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) Enercoop qui a pris en charge le projet, dont le montant s’est élevé à 220 000 euros. Enercoop, qui donc loue (moyennant un loyer de 500 euros par an) la toiture de la Moskowa à la municipalité de Sedan, a fait appel la société de Rémy-Pierre Hamel pour l’installation des panneaux. Un montage assez simple.

Malgré le temps maussade

D’un point de vue technique, la toiture fait 800 m2 mais dans la mesure où la législation limite la production à 100 kW pour que le rachat par EDF soit obligatoire, ce n’est pas toute la toiture qui a été recouverte de panneaux photovoltaïques.

Pas forcément néfaste, au contraire, car le reste de la toiture non concernée par ce type de panneaux l’est par des panneaux « simples » sont des derrières qui amènent de la luminosité et donc une économie d’énergie aussi puisqu’avant la lumière était allumée toute la journée.

Le courant produit est réinjecté directement dans le réseau par le biais de trois onduleurs, qui transforment le courant continu en courant alternatif. Si une lumière est allumée dans le bâtiment, c’est ce même courant produit par les panneaux photovoltaïques qui intervient, autrement dit, c’est le soleil qui paye.

Au niveau des tarifs, le contrat signé avec EDF, il y a 18 mois, assure le rachat de l’électricité produite à hauteur de 27 centimes d’euros le kW. Si le même contrat devait être signé aujourd’hui, le tarif descendrait à 17 centimes. En fonction depuis jeudi matin, les onduleurs ont déjà produit plusieurs centaines de kW/h, malgré le temps maussade.

Voilà donc un projet où tout le monde semble gagnant. La municipalité s’assure donc que la toiture de ce bâtiment est étanche pendant au moins 20 ans. Elle n’a pas eu à débourser les frais de réparations, estimés à au moins 60 000 euros. Que du bonus en somme. Et pour Enercoop, leur philosophie écocitoyenne, qui fait intervenir dans le plan financier tant des particuliers que des entreprises ou des collectivités, peut s’appuyer sur cette opération pour en monter d’autres.

http://www.enercoop-ardennes-champagne.fr/

Emmanuel DÉFENTE

Article paru dans l’Ardennais:
lunion.presse.fr