Givet sauve sa filière littéraire, l’Argonne maintient la pression
Réunion marathon hier au rectorat
Givet sauve sa filière littéraire, l’Argonne maintient la pression
Une imposante délégation d’une vingtaine d’élus, de syndicalistes et de citoyens a été reçue, hier, pendant quatre heures au rectorat.
À l’issue d’une réunion cruciale, hier, à Reims, en présence de deux cadres du ministère de l’Éducation nationale, les élus ardennais sont sortis mitigés. La Pointe a le sourire, mais rien n’est encore décidé concernant le lycée de Bazeilles et les collèges du Vouzinois. Leur sort sera scellé aujourd’hui ou demain.
QUATRE heures. C’est ce qu’il fallait pour restaurer le dialogue. Et de l’avis de beaucoup, la réunion qui s’est tenue, hier, de 10 à 14 heures, au rectorat, s’est déroulée dans un climat « courtois » et « sans langue de bois ». Preuve que Bernard Lejeune, le directeur adjoint du cabinet du ministre de l’Éducation nationale, et le chef de cabinet, Benoît Pichard, étaient venus pour écouter les opposants à la nouvelle carte scolaire, entre 10 heures et 12 h 30, ils n’ont pas pipé mot.
Ils ont laissé parler l’imposante délégation ardennaise, composée, entre autres, des députés Warsmann et Léonard, des sénateurs Huré et Laménie, des conseillers généraux Cordier, Morlacchi et Vernel, des maires de Bazeilles et du Chesne, et de plusieurs membres du SNES et des collectifs GiVi j’y reste et Sauvegardons nos écoles (dont le gréviste de la faim Emmanuel Jacquemin).
Chacun leur tour, élus, syndicalistes et simples citoyens ont réaffirmé leur crainte de voir des cantons déjà en perte de vitesse, comme ceux du Chesne et de Buzancy, se désertifier complètement si l’État venait à y fermer tel collège ou telle filière.
La Pointe satisfaite
Puis les cadres du ministre Vincent Peillon ont pris la parole, pour rappeler des arguments déjà martelés par le directeur d’académie Patrice Dutot (absent, hier, pour raisons médicales). A savoir que « les collèges sont très nombreux dans les Ardennes », et que « dans les plus petits il y a trop peu de classes ».
Benoît Huré et Jean-Luc Warsmann ont écourté l’exposé et demandé des réponses claires sur les quatre points qui posent problème : la filière littéraire du lycée Vauban à Givet, le transfert, dès la rentrée, des filières générales de Bazeilles à Pierre-Bayle, et des 3e du Chesne vers Vouziers ; enfin, la disparition, en 2014, du collège de Buzancy.
Sur le premier point, Bernard Lejeune a redonné le sourire aux élus de la Pointe : oui, Givet conservera bien sa classe de 1re L à la rentrée, pour laquelle seuls treize élèves sont inscrits. Le maire Claude Wallendorff, qui sortait de plusieurs passes d’armes avec les autorités académiques, n’a pas caché sa satisfaction.
Dans un communiqué, il appelle cependant à « rester vigilant », car, à l’automne prochain, sera discutée « une éventuelle mutualisation avec la filière L du lycée d’Orzy ».
Le député Christophe Léonard a également apprécié que le ministère accepte de débattre, à la rentrée, de son idée d‘un « Pôle langue » (anglais, allemand, néerlandais) ouvert aux élèves de la maternelle au lycée.
Les représentants de l’Argonne et du Sedanais ont eu moins de raisons de se réjouir.
Le Sud menaçant
Certes, eux aussi se sont sentis écoutés, mais ils n’ont obtenu aucune réponse concrète. Bernard Lejeune et Benoît Pichard ont différé leur décision de « 24 à 48 heures ». Elle sera transmise au recteur, qui la communiquera aux membres de la délégation. D’ici là, les élus du Vouzinois n’ont pas l’intention de lâcher la pression. En toute fin de réunion, Francis Potron, maire de Bar-lès-Buzancy, a lâché d’une voix forte.
« Je vous rappelle que si vous touchez à nos collèges, vous aurez 380 démissions d’élus sur le champ ! » (lire nos éditions d’hier).
Joignant le geste à la parole, des élus des cantons du Chesne et de Buzancy ont remis, aux représentants du ministre, la liste de tous les maires prêts à claquer la porte avec leurs adjoints et conseillers municipaux.
Guillaume LÉVY
Article paru dans l’Ardennais du 4 juillet 2013: