EELV réagit à la suppression de postes – Elle tue les villages
Brice Potier, porte-parole du parti pour Sedan et Vouziers, s’est entretenu avec nous sur la fermeture annoncée de plusieurs postes pour l’année prochaine.
« Au niveau de l’éducation, il y a eu énormément de suppressions de postes mais elles sont diluées donc ça ne passe pas dans le discours des gens », commence Brice Potier.
Selon le parti, 56 postes* de professeurs seront supprimés dans les Ardennes pour le secondaire-dont 24 dans le Sedanais- et 43 postes seront supprimés dans l’élémentaire – dont huit dans le Sedanais.
Dans le même temps, il y aura trois créations de postes : un à Pouru-Saint-Rémi, un autre avec l’ouverture d’une grande section dans une maternelle sedanaise et enfin un dernier au lycée professionnel Le Château. « Nous manifestons contre la suppression des postes pour que les enfants puissent s’assurer un avenir. »
Fermeture de classes : mort des villages ?
Il poursuit : « On se plaint que la démographie est en baisse mais on ne fait rien pour conserver des personnes actives en supprimant des postes dans l’éducation nationale. Les Ardennes même avec Charleville et Sedan sont à 95% rurales. Si elles sont désertées, c’est parce qu’il n’y a pas assez de qualité de vie. Il faut du service public. La fermeture d’une classe, c’est un village qui meurt ! »
S’il conçoit qu’on ne peut pas avoir les mêmes choses en village et à la campagne. Les classes y sont nécessaires, ne serait-ce parce que cela réduit les temps de trajets pour les enfants. « Un enfant qui a 45 minutes ou une heure de trajet aller pour se rendre à son école, ça fait deux heures à la fin de la journée où il ne travaillera pas, ne fera pas ses devoirs et c’est sans compter la fatigue. »
L’école crée du lien social
Pour le parti, sans faire de hiérarchisation, « fermer une classe en milieu rural aura plus d’impact qu’en ville car c’est tout ce qui rythme la vie de la commune. Les cris des enfants le matin à la récrée. Devoir les emmener à l’école et aller les rechercher. Quand il n’y a plus d’école les gens ne se rencontrent plus. » Il note aussi que dans ce cadre des associations se créent comme celle des parents d’élèves.
Ce qui choque le plus, pour conclure, c’est que cela se fasse toujours sans consulter personne.
Orianne Roger
*Nous n’avons pas été en mesure de vérifier ces chiffres auprès de l’inspection académique qui est en période de réserve pré-électorale. Elle indique toutefois que des « chiffres faux » circulent mais n’a pas pris connaissance de ceux qui nous ont été donnés par EELV.
L’action du 17 mars
Le samedi 17 mars, le comité EELV Sedan-Vouziers par la voix de Sophie Perrin, candidate aux législatives, et Pierre Potron, son suppléant, ont mené une action devant le collège Le Lac. « C’était symbolique de faire ça devant Le Lac car il fait partie du programme éclair d’éducation prioritaire et on y supprime quatre postes », affirme Brice Potier.. Ils ont souhaité dénoncer « l’hypocrisie des députés UMP » qui votent la loi des finances et donc acceptent la suppression de postes dans l’éducation nationale mais qui s’investissent pour sauver l’enseignement général à Bazeilles par exemple. Nous ne sommes pas parvenu à contacter Jean-Luc Warsmann sur cette question. Il pourra réagir dans notre prochaine édition.
Développer du service public
En même temps que la préservation des écoles EELV est pour la préservation de tous les autres services publics dans les zones rurales. « Il faudrait créer un guichet unique, peut-être en mairie, qui servirait de relais pour les problèmes de CAF, Sécurité sociale, pour la poste, etc… »