Comme il s’y était engagé, le député Jean-Luc Warsmann a alerté, mercredi, à l’Assemblée, le Gouvernement sur « la très grande inquiétude des Ardennais » face aux possibles fermetures d’établissements.

Non sans insister sur « la nécessité de rétablir, au plus vit, e un climat normal de respect et de concertation ».
Pas sûr cependant que les réponses obtenues d’Arnaud Montebourg, s’exprimant au nom du ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, soient de nature à rassurer les Ardennais.
Concernant trois sites emblématiques du débat actuel, les décisions du gouvernement seront en effet dures à avaler pour certains.
Commençons par Bazeilles. Le ministre a indiqué que, dans le cadre de l’évolution de la carte scolaire, « le lycée est choisi pour devenir le pôle académique labellisé Lycée des métiers de l’Hôtellerie et de la restauration de l’Académie de Reims ».
Conclusion de Jean-Luc Warsmann : « Le ministre entérine donc la fermeture des filières générales à Bazeilles. » CQFD.
« Révolte »
Concernant ensuite les deux collèges multisites de sa circonscription : pour Grandpré-Buzancy, le ministre remarque que « beaucoup de temps est perdu en transport et les emplois du temps de l’année prochaine limiteront ces temps d’attente ». Libre à chacun d’interpréter cette phrase comme il l’entend.
Quant à Vouziers-Le Chesne, dès la rentrée prochaine, « les classes de troisième seront toutes regroupées sur le site de Vouziers. » En un sens, le rectorat respecte donc son engagement de maintenir ouvert à la rentrée les deux collèges multisites…
La conclusion de Jean-Luc Warsmann, qui parle d’un « véritable passage en force », est sans appel.
Dans un communiqué, sans évoquer d’ailleurs les élèves ou la dimension éducative des changements à venir, il fait part de « son incompréhension face à la non prise en compte du territoire ardennais, ainsi que de la révolte du monde rural ».
Une « révolte » qui risque de monter encore d’un cran chez les plus virulents.
Pour mémoire, l’élu Emmanuel Jacquemin, réfractaire à toute fermeture, entame, ce matin, son quinzième jour de grève de la faim, sous les fenêtres de l’Inspection académique, à Charleville.
Guillaume LÉVY