Didier Herbillon et la reculade de Sedan-Est

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En 2004, un socialiste avait défrayé la chronique électorale, Didier Herbillon, sur le canton Sedan-Est. Il s’était imposé à l’issue d’une triangulaire, face à Jean-Paul Grasmuck, divers-droite, soutenu par l’UMP, qui pour être grand amateur de gymnastique, n’avait pu sauter le vide de 119 voix creusé sous ses pieds par le maintien du FN Éric Samyn.
Mais cette année, Didier Herbillon, maire de Sedan et président de la communauté de communes, ne se représente pas, contrairement aux autres protagonistes du second tour, Grasmuck et Samyn, qui entendent bien régler leurs comptes.
Pour le gymnopolitique Jean-Paul Grasmuck, c’est l’occasion de reprendre le canton pour peu que Christian Apothéloz, premier adjoint du maire Herbillon, passe moins bien que son prédécesseur. Il lui faudra tout de même surmonter un FN particulièrement remonté, qui avait déjà dépassé la barre des 12,5 % en 2004 et frôlé les 15 %. Le Nouveau centre Etienne Broutin viendra compliquer la situation au premier tour.
Par ailleurs, Christian Apothéloz, pour avoir joué les seconds rôles sous les maires Bachy, Billaudelle et Herbillon, aimerait bien cette fois prendre la main, à 64 ans, il serait temps. Mais son apothéose risque d’être freinée par la présence d’autres prétendants, Éric Boulanger (PCF), Emmanuel Jacquemin (EELV), et, qui sait, le candidat libre, Pascal Didier…
Un petit vent de « reconquista » souffle donc sur Sedan, où la droite espère le carton plein, si d’aventure Jean-Paul Grasmuck reprenait l’Est, ralliant ainsi Evelyne Welter (Sedan-Ouest) ; la gauche risque en effet de rencontrer quelque difficulté à faire tomber le canton Nord, détenu depuis septembre 2008 par l’UMP Anne Baron, chef de file de l’opposition municipale.
Sedan-Nord, passé à droite suite au décès du socialiste Dominique Billaudelle, verra donc Anne Baron confronter ses positions récemment acquises à la candidate officielle du PS, Rachelle Louis, conseillère municipale depuis 2008, mais aussi à Jean-Claude Closse, adjoint lui aussi de Didier Herbillon et candidat malheureux en 2008 pour le PS… Closse, vieux militant socialiste, qui a porté les paquets pour le compte des maires successifs de Sedan, Jean-Paul Bachy, Dominique Billaudelle et Didier Herbillon, a claqué la porte du parti en 2009, énervé par les guéguerres intestines et solfériniennes. Il entend bien reprendre le canton perdu par les socialistes et s’engage, comme Jean-Paul Bachy, sous les couleurs divers-gauche.
Histoire de corser le cocktail du premier tour, à gauche, on pourra compter sur Brice Potier (EELV) et Jean-Louis Joffrin (PCF), responsable CGT. Fait plaisant, le PCF risque fort de jouer vis-à-vis du PS le même rôle que le FN vis-à-vis de l’UMP. En effet, Jean-Louis Joffrin et Éric Boulanger (Sedan-Nord et Sedan-Est) viennent de lancer un ultimatum aux autres candidats de gauche plus ou moins socialistes, en les engageant à « rompre publiquement avec la démarche de la majorité du conseil municipal de Sedan qui a fait alliance avec la droite »… Sans quoi, au second tour, le PCF ne donnera aucune consigne de vote, et les socialistes pourront toujours courir après un désistement favorable des électeurs communistes.

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