Des conseils pour une note énergétique moins salée
En temps de crise, il n’y a pas de petites économies. Le centre communal d’action sociale l’a bien compris. Il propose aux administrés des conseils pour bien gérer leurs factures d’électricité.
«IL n’y a pas un geste qui vous fera économiser 500 euros par an. Mais je peux vous donner quelques conseils pour éviter que vos factures d’électricité explosent. » D’emblée, Julien Mater, conseiller Protection, Amélioration, Conservation, Transformation (PACT) des Ardennes, la joue franc-jeu. Non, il ne dispose pas de solutions miracles pour faire fondre les factures d’énergie. En revanche, lors d’une rencontre organisée sous la houlette du centre communal d’action sociale (CCAS) sedanais, il a proposé un panel de gestes simples à adopter pour éviter une note trop salée.
Le froid
Sachez, tout d’abord, que les appareils dédiés au froid constituent le plus gros poste de consommation d’énergie (23 % de la facture totale). Le choix de l’appareil est donc un élément primordial. Un réfrigérateur américain est, par exemple, extrêmement énergivore. Il consomme en moyenne 160 euros par an en électricité soit deux fois plus qu’un réfrigérateur classique. « Et cela, pour deux appareils classés A +. En fait, plus que le classement énergétique, il faut avant tout regarder la consommation indiquée sur l’étiquette », insiste Julien Mater. Et d’embrayer sur des recommandations « classiques » : penser à dégivrer tous les trois mois réfrigérateur et congélateur (givre persistant = une augmentation de 30 % de consommation d’énergie), penser à dépoussiérer la grille arrière deux fois par an. Sachez aussi que l’emplacement de l’appareil doit être judicieusement choisi. En effet, la température de la pièce influe sur sa consommation. Il faut, dans la mesure du possible, placer le congélateur et le réfrigérateur dans une pièce non chauffée. Petite astuce : faire décongeler un plat dans le réfrigérateur amène du froid que l’appareil ne devra pas fabriquer. Le processus est certes plus lent qu’au micro-onde ou qu’à température ambiante mais il est plus sain car les bactéries se développent moins. Il suffit en fait d’anticiper les menus du lendemain.
Le lavage
Ce poste absorbe, en moyenne, 100 euros par an en électricité. Pour réaliser quelques menues économies, il faut privilégier le lavage basse température. « Le prélavage n’est plus nécessaire grâce à la qualité des nouvelles machines », précise Julien Mater. Ce dernier conseille également de tasser au maximum le linge pour un lavage pleine charge et de laisser sécher le tout de façon naturelle.
L’éclairage
Ce poste représente en moyenne 55 euros par an. Là, pas de miracle mais du bon sens. Penser à éteindre la lumière quand on quitte une pièce. Surtout, il est plus judicieux d’opter pour des lampes fluocompactes. Exit aussi l’halogène et bonjour le LED. « L’halogène produit plus de chaleur que de lumière, tranche Julien Mater. Les lampes basse consommation consomment 6 fois moins d’énergie que les autres ».
Les veilles
Elles représentent environ 50 euros par an. « C’est la traduction pure du gaspillage », s’insurge le conseiller. Et de s’appuyer sur quelques chiffres pour démontrer l’absurdité de la chose. Une télé qui fonctionne 7 heures par jour coûte 21,5 euros par an. Si on la laisse en veille le reste du temps (soit 17 heures), la facture s’alourdit de 31,70 euros… Bref, pas besoin de faire un dessin, il faut éviter de laisser ses appareils en veille et opter si possible pour une multiprise avec interrupteur de façon à éteindre tous les appareils qui ne nécessitent pas de rester en veille.
Virginie MAECKER
Article paru dans l’Ardennais du 29 mars 2013 :
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/des-conseils-pour-une-note-energetique-moins-salee
Des opérations préventives
La Ville de Sedan a fait de la chasse au gaspillage son cheval de bataille. Le CCAS qui intervenait jusqu’à présent de façon curative (en aidant les familles en difficulté à payer leurs factures) a décidé de passer à l’offensive. « Nous avons constaté que les factures énergétiques représentaient un poste de plus en plus lourd pour les foyers modestes. Le problème à Sedan est qu’il y a de nombreux logements anciens et vétustes. Il est donc difficile d’y faire des économies. » Début 2012, le CCAS a offert un accompagnement de proximité à trois familles. Une démarche qui leur avait permis de stabiliser leur facture. L’opération avait ensuite été étendue à une dizaine de familles.
Ne voulant pas s’arrêter en si bon chemin, le CCAS a décidé d’offrir ces conseils au plus grand nombre et non plus à ses seuls usagers. Cela a donné naissance, fin 2012, à l’appart’éco, véritable lieu de formation voué aux eco-gestes, ou encore à des conférences organisées en partenariat avec le PACT des Ardennes.
Des visites de la chaufferie municipale ont également été organisées. Elle a bénéficié d’investissements lourds qui l’ont rendue plus performante. Ses 13 km de réseau permettent aujourd’hui de chauffer de nombreux logements.
Comme charité bien ordonnée commence par soi-même, la Ville a lancé une traque au gaspillage dans ses propres services. Les ampoules de l’éclairage public sont notamment remplacées par des LED et l’isolation thermique est actuellement passée au crible.
Article paru dans l’Ardennais du 29 mars 2013 :
http://www.lunion.presse.fr/article/autres-actus/des-operations-preventives