Des collégiens privés d’eau en plein soleil
LE CHESNE (Ardennes) Les collégiens du Chesne étaient réunis, mardi, afin de protester contre le projet de suppression de l’accueil des 3e. Ils ont formé un cercle dans la cour, sous la canicule. Et ont très vite été privés d’eau.
LES collégiens de l’établissement du Chesne se sont regroupés, mardi 18 juin dans la cour de la structure scolaire, afin de protester contre la suppression prévue de l’accueil des 3e à partir de septembre prochain. Plus d’une centaine d’adolescents avaient formé un cercle d’une bonne quinzaine de mètres de diamètre, à partir de 13 heures, sous un soleil de plomb.
Impossible de s’hydrater
Le risque d’insolation n’a cependant pas fait frémir ces jeunes. « On veut rester dans notre collège, lance Marvin, 12 ans, de Ballay. C’est notre avenir qui est en jeu. » Pour ceux qui n’en pouvaient plus du soleil, il restait quelques espaces verts ombragés autour de la cour qui pouvaient abriter leur contestation. « On est un peu en marge, mais on est solidaire ! » assure Ophélie, 14 ans.
Une situation climatique d’autant plus difficile à gérer que le principal et son adjoint ont fixé des règles très strictes quant à l’accès à la salle d’eau. « Si vous rentrez, vous restez à l’intérieur et allez en cours », entendait-on de la bouche de la direction. Or, « certains élèves avaient apporté des bouteilles d’eau, mais ont vite été terminées », déplore une élève de 6e.
Finalement pour la pause de 15 h 30, les collégiens ont pu accéder aux toilettes… et là, une autre surprise les attendait. « Ceux qui ont amené leur bouteille aux toilettes n’ont pas pu la remplir au robinet, poursuit un autre élève. Certains professeurs nous obligeaient à les jeter dans la poubelle. » Du coup, nombre de ces jeunes manifestants ont dû appeler leurs parents à la rescousse, pour se fournir en eau et éviter ainsi la déshydratation.
« Leur manif »
Les troupes sont restées, malgré ces aléas, mobilisées jusqu’à la fin de la manifestation, vers 16 h 30. « Ce qui nous importe, martèle Tanguy, 14 ans, un des délégués de 3e, c’est que les élèves n’aient pas à aller à Vouziers suivre leur 3e. Beaucoup de personnes, dont moi-même, rentrent le midi chez eux. Dans le cas où la suppression se ferait, ces élèves devront, s’ils sont à Vouziers, rester en demi-pension. »
Des revendications compréhensibles, que les parents d’élèves ont souhaité laisser s’exprimer par les élèves.
« C’est »leur manif » aujourd’hui, explique Elodie Gardan, responsable de l’association des parents d’élèves du Chesne. Nous autres parents serons mobilisés le lendemain. » En effet, hier, de nombreux parents d’élèves, élus (FN, MoDem, UMP et divers droite) et sympathisants du mouvement se sont rassemblés au collège de Buzancy pour se faire, eux aussi, entendre. Prochain rendez-vous pour les protestataires : le 25 juin.
Malgré plusieurs sollicitations, la direction du collège n’a pas souhaité s’exprimer sur le rassemblement.
David BUGEAT
Article paru dans l’Ardennais du 20 juin 2013:
http://www.lunion.presse.fr/article/region/des-collegiens-prives-deau-en-plein-soleil
Manifestation au collège du Chesne / L’établissement conteste le récit des élèves
VOUZIERS (Ardennes). Après la manifestation de mardi dans la cour du collège du Chesne, l’équipe pédagogique donne sa version des faits. Jusqu’ici, elle ne voulait pas aborder le sujet.
En début de semaine, les adolescents ont refusé de rejoindre les salles pour dire leur mécontentement face à la décision de supprimer les classes de 3e dès la rentrée de septembre (lire nos éditions du jeudi 20 mai).
Ils étaient plus d’une centaine assis en cercle, au pied des bâtiments, dès 13 heures. Ce jour-là, il faisait chaud. En plein soleil, les élèves ont tenu tout de même à se mobiliser. « Certains avaient apporté des bouteilles d’eau, mais elles ont vite été terminées », racontait alors un jeune de 6e.
Du coup, il a bien fallu combler sa soif. Sauf que lors de leurs témoignages, les élèves jurent qu’ils n’ont pas pu aller boire avant 15 h 30. Et que des parents ont été appelés à la rescousse.
À 15 h 30, drôle de surprise : « Ceux qui ont amené leur bouteille aux toilettes n’ont pas pu la remplir au robinet, assure un garçon. Certains professeurs nous obligeaient à la jeter dans la poubelle. »
« Le principal adjoint a fait appel à l’infirmière »
Sollicitée à plusieurs reprises, la direction ne voulait pas s’exprimer sur le rassemblement. Aujourd’hui, le collège sort de son silence, répond et se justifie par e-mail. Quelques lignes seulement. « À aucun moment, ils n’ont été empêchés de se rendre aux toilettes pour se rafraîchir et s’hydrater, explique l’établissement. En revanche, il leur a été, effectivement, interdit de remplir toutes bouteilles pouvant servir à des jeux d’eau qui auraient rendu la situation incontrôlable. »
Et d’ajouter : « Bien avant la pause de 15 h 30, il leur a été proposé d’aller se désaltérer, classe par classe, mais face à la pression de leurs camarades, les volontaires ont renoncé et n’ont accepté cette proposition qu’au bout de la quatrième sollicitation. »
Aussi, la manifestation a pris fin aux alentours de 16 h 30. Les jeunes ont voulu marquer le coup histoire de faire entendre leurs revendications. Ils sont donc restés plus de trois heures sous le cagnard. « Le principal adjoint a fait appel à l’infirmière de manière à pallier les éventuels soucis provoqués par la chaleur », rapporte l’équipe pédagogique.
L’établissement tient également à préciser qu’un élève ne voulant pas obéir aux consignes a malmené verbalement un professeur.
Article paru dans l’Ardennais du 23 juin 2013: