Défense des sites de collèges menacés Plus que jamais mobilisés

Défense des sites de collèges menacés Plus que jamais mobilisés

La riposte continue pour les opposants au projet de fermeture de sites des collèges de Vouziers-Le Chesne et Grandpré-Buzancy. Trois manifestations sont déjà programmées.

C’EST loin d’être plié ! Tel est le message des opposants à la fermeture de sites des collèges de Vouziers-Le Chesne et Buzancy-Grandpré. Mobilisés depuis les prémices de menace, les défenseurs des sites du Chesne et de Buzancy préparent une salve de manifestations pour faire entendre leur voix.
Premier rendez-vous, ce mercredi 23 janvier à 14 h 30 à l’inspection académique*. Rebelote deux jours plus tard, devant la salle des fêtes de Vouziers. L’association autonome des parents d’élèves du Chesne et ses environs (AAPECE) appelle à la mobilisation, ce vendredi 25 janvier à 18 h 30, à l’occasion des vœux du député Jean-Luc Warsmann (départ à 17 h 45 du parking de l’école du Chesne pour le covoiturage).

Manifestations à Charleville, Vouziers, Le Chesne
Dernière manifestation (pour l’heure) à l’horizon, mercredi 30 janvier, à 13 h 15, devant le collège du Chesne en vue de la visite de Patrice Dutot, le Dasen (directeur académique des services de l’Éducation nationale). Notons qu’une manifestation similaire était initialement prévue le 18 janvier dernier, suivant l’annonce de la venue du Dasen programmée ce jour-là, mais finalement annulée.

« La guerre est déclarée », traduit une lettre ouverte à M. Dutot, rédigée par l’AAPECE, « en association avec les parents d’élèves, les professeurs et élus des cantons du Chesne et de Buzancy ». « L’intervention du Dasen lors de sa conférence du 16 janvier 2013 (nos éditions du 17 janvier, NDLR) a mis le feu aux poudres. »

Rappelons que le représentant académique confirmait alors sa volonté de fermer, dès la rentrée 2013, les sites du Chesne et de Buzancy avec un regroupement de tous les collégiens et personnels respectivement à Vouziers et Grandpré. Une chose est sûre, cela ne se fera pas sans résistance.

« M. Dutot n’a aucune compétence pour décider de l’utilisation en terme d’organisation des heures attribuées dans sa dotation horaire. Il oublie le conseil d’administration qui a un pouvoir. Les parents et professeurs entendent bien le faire respecter », ajoute la lettre.

« Monsieur Dutot est d’un irrespect ahurissant à l’égard des parents et des élus […] il parle de concertation alors qu’il n’a rencontré qu’une seule et unique fois les parents d’élèves, les professeurs et les élus, nullement pour une concertation mais pour imposer sa vision de l’avenir. Avant cela, il ne s’est intéressé en rien à la vie du canton du Chesne et des autres. »

« L’intérêt des enfants »
Nombre d’arguments en faveur du maintien des sites sont ainsi rappelés.

« Monsieur Dutot […] ne tient nullement compte des éléments positifs qui militent en faveur de la réussite des élèves (réussite au brevet, options, clubs activités…), ni des études qui font valoir que la ruralité gagne en habitants au détriment des grosses villes », poursuit la réponse. « […] Il affirme que les heures dégagées seront pour des options et des projets nouveaux sans que l’on sache de quelle option ou projet il s’agit… Mais quels intérêts pour nos enfants ? Leur temps de classe correspond déjà parfaitement aux horaires de collèges définis par l’Éducation nationale, c’est-à-dire que l’on va imposer aux enfants de passer plus de temps dans les transports scolaires tous les jours, d’avoir des journées rallongées pour gagner une heure de classe par semaine ! Il est évident que l’intérêt de l’enfant est un concept dont il n’a que faire et moins encore la fatigue des enfants, ni par conséquent leur santé. »

« Abandon du territoire »
L’association porte en étendard ses craintes d’une dégradation des conditions de scolarisation pour les enfants du secteur.

« Monsieur Dutot se défend de faire des économies sur le dos des établissements concernés, des élèves et des familles, mais […] ce qu’il promet aujourd’hui pour un an, demain il le reprendra au nom d’une suppression de poste obligée et nécessaire. C’est pour cela que le Dasen a besoin de regrouper pour pouvoir faire des économies à plus grande échelle. Cela veut dire demain des classes surchargées de 28 -30 élèves », développe la lettre ouverte.

« Qui paiera les transports scolaires ? Est-ce vous qui paierez la cantine ? Est-ce vous qui paierez la facture quand il n’y aura plus rien dans notre canton ? Ce seront les habitants qui paieront lourd la facture. » Au Chesne et à Buzancy, les opposants appellent ainsi à un large rassemblement, des parents, grands-parents, élèves, élus ou autres commerçants, lors des différentes manifestations prévues contre « la fermeture des sites, le manque de concertation et l’abandon du territoire ».

« Nous disons que non ! Rien n’est joué… la guerre ne fait que commencer […] Pour faire entendre que nous ne sommes pas des moutons qui se laisserons tondre sans rien dire. »

Audrey Benzaken

* Pour se rendre à la manifestation de ce mercredi 23 janvier à l’inspection académique à Charleville, un déplacement en car (gratuit) de la place de Buzancy est programmé, départ à 13 h 30. S’adresser à Mme Boulard, tél.03.24.30.45.92 et Francis Potron, tél. 03.24.30.08.68.

À Buzancy aussi

De leur côté, les parents d’élèves de Buzancy ont également distribué des tracts retranscrivant leurs arguments pour le maintien du site de Buzancy.

« Le regroupement des enseignements à Grandpré signifierait : la mort de notre site de Buzancy ; l’augmentation du temps de transport (une heure de bus aller, une heure de bus retour pour certains) par tous les temps, avec les risques associés et son coût qui sera peut-être un jour ou l’autre répercuté sur les familles ; et des journées encore plus chargées pour nos enfants. »

Côté activités périscolaires, le tract pointe aussi « l’UNSS le mercredi après-midi inaccessible (aller rechercher les enfants sur Grandpré, c’est le pouvoir d’achat de ces parents revu à la baisse) ».

« L’arrêt probable du transport des primaires en soutien, qui peuvent rentrer chez eux en prenant le bus des collégiens », est également craint.

Pour les parents d’élèves, fermer le site du Buzancy revient à « tuer un système où nos enfants sont paisibles et disciplinés, où ils obtiennent des résultats au diplôme national du brevet supérieurs à la moyenne départementale ; abandonner un bâtiment inscrit – 131.000 euros investis sur cinq ans par le conseil général à Buzancy purement et simplement inutilisés » et conduira à « l’éclatement du canton et sa mort assurée. Quel avenir pour nos commerces, médecin et pharmacie ? »

Articles paru dans l’Ardennais du 22 janvier 2013:

http://www.lunion.presse.fr/article/social/defense-des-sites-de-colleges-menaces-plus-que-jamais-mobilises

http://www.lunion.presse.fr/article/autres-actus/a-buzancy-aussi

 

 

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