Collège : Les parents dénoncent un volte-face
VOUZIERS (Ardennes). Coup de théâtre pour le collège Vouziers- Le Chesne : le nombre d’heures prévues oblige à des modifications, avant même la concertation promise par le recteur. Parents et élus dénoncent une volte-face.
«ON ne touche pas aux quatre sites à la rentrée 2013 et on ne s’interdit pas de faire évoluer l’organisation des multisites, pour cette même rentrée, si les groupes de travail mis en place montrent qu’il y a un intérêt pour la réussite des élèves. »
Si chacun avait bien conscience que les mots de conclusion du recteur Philippe-Pierre Cabourdin, à l’issue de la réunion du 5 février en préfecture, étaient soigneusement pesés, on n’imaginait peut-être pas les décortiquer moins de dix jours plus tard.
Lettre du député, rencontre de Peillon
Pour rappel, cette réunion avait vu les élus (plus de 35) obtenir du recteur l’engagement de ne pas fermer les sites de Buzancy et du Chesne au profit de Grandpré et Vouziers.
Mais, comme l’indiquait la seconde partie de la phrase, des modifications pouvaient être apportées dès cette rentrée.
Or, celles-ci semblent ne pas avoir traîné en route, puisque la dernière réunion du conseil d’administration du collège et la venue du Directeur académique des services départementaux de l’Education nationale (ou Dasen), Patrice Dutot, au Chesne, ont apporté une nouvelle jugée catastrophique par leurs interlocuteurs.
« La dotation horaire envisagée pour l’année prochaine est en baisse de trente heures, résume Bruno Deswaene, maire de Sy, très impliqué dans la sauvegarde du site du Chesne. Le principal propose de faire aller les 6e-5e au Chesne, et les 4e-3e à Vouziers. C’est inadmissible ! Nous y voyons une stratégie pour opposer les parents les uns aux autres. Tout le monde a voté contre, même les enseignants qui ont découvert cette baisse, imposée sans concertation. »
De concertation, il est justement question dans les griefs des parents et élus qui croyaient la situation apaisée.
En effet, la fameuse phrase du recteur met bien en lien les éventuelles modifications avec les résultats des groupes de travail. Mais finalement, des changements profonds interviendraient avant même le début de ces réflexions. Et ils seraient le fruit d’une dotation horaire connue par le recteur avant la réunion du 5, mais qui n’y avait pas été développée.
Alors, tromperie ? Dans une lettre au recteur écrite mardi, le député Jean-Luc Warsmann demande des comptes sur ces informations contradictoires.
Hier, les opposants devaient être reçus par un conseiller du ministre Vincent Peillon, en visite à Reims avec Jean-Marc Ayrault.
Le retour au calme n’aura donc pas duré longtemps.
Jacques BERTHION
Article paru dans l’Ardennais du 15 février 2013:
http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/college-les-parents-denoncent-un-volte-face
« La proposition peut évoluer »
Contacté, le Dasen Patrice Dutot nie formellement toute contradiction entre les dernières annonces et les mots du recteur le 5 février.
« On est tout à fait dans la feuille de route dessinée par le recteur lors de la réunion. Il n’y a pas de fermeture de site, mais il y a une nécessité de repenser l’organisation des multisites.
La baisse de la dotation horaire est le fruit du calcul »à l’heure/élève ». Cela n’a donc rien à voir avec un projet antérieur de fermeture du site du Chesne et ce ne sont pas non plus les prémices d’une fermeture de site.
On ne peut pas ne rien faire, et il n’y a pas de mesure touchant les enseignants qui soit envisagée.
Ce que je pense du vote »contre » en conseil d’administration ? D’abord, je précise qu’on vote contre la répartition des heures, pas contre la dotation. Je le prends comme »On continue de travailler ». »
Quand on lui fait remarquer que ces premières modifications sont évoquées avant même la concertation décidée par le recteur (comité de pilotage, groupes de travail thématiques), le Dasen répond : « Le dialogue est ouvert, on le voit bien dans les conseils d’administration. Je viens de proposer que le comité de pilotage commence à se réunir au retour des vacances d’hiver.
On doit travailler, on a jusqu’à juin. La proposition peut évoluer.
Je fais confiance au dialogue, j’explique, je suis toujours prêt à échanger. Je suis là pour ça. »
Article paru dans l’Ardennais du 15 février 2013:
http://www.lunion.presse.fr/article/autres-actus/la-proposition-peut-evoluer