À Savigny, le projet de barrage toujours pas enterré
VOUZIERS (Ardennes). La construction du barrage est gelée depuis plus d’un an. Alors, l’Entente Oise-Aisne se penche sur une solution de secours. Sans délaisser pour autant son premier projet.
Le feuilleton dure depuis 2009. L’Entente Oise-Aisne veut édifier une digue à Savigny-sur-Aisne. Tout faire pour éviter les inondations de 1993. C’est sans compter sur le bras de fer avec les riverains de Savigny, Brécy-Brières et Olizy-Primat.
La forte mobilisation a bloqué les avancées. Des incohérences ont été relevées dans le dossier. Des risques pour les populations avaient été pointés du doigt. Les discussions sont remontées jusqu’au Sénat. Du coup, impossible d’envisager de retenir quatre millions de mètres cubes d’eau.
Exploiter les bassins des sucreries
Depuis plus d’un an, calme plat. L’Entente Oise-Aisne a donc décidé de réfléchir à une autre solution. Elle propose d’explorer les bassins de sucrerie de betteraves le long des vallées de l’Oise et de l’Aisne afin de pomper l’excédent des crues. Saint-Germainmont, près de Rethel pourrait faire partie des sites concernés.
Une décision qui fairait taire tous les débats. L’association Défense sud vallée Aisne (DSVA) donne même sa bénédiction. « C’est une bonne chose qui pourrait impliquer l’abandon du pire, explique Thierry Machinet, président. Ça serait efficace parce que ça donnerait une seconde vie à ces bassins qui ne servent à rien. L’Entente arriverait à son but sans mettre en danger les gens hostiles. Chacun y trouverait son compte. »
Certains y voient déjà un signe d’abdication. Contactée, l’Entente Oise-Aisne met les choses au clair. « Malgré les relances, nous sommes toujours en attente de réponse des départements de la Marne, de la Meuse et des Ardennes, explique la direction. Ce n’est pas abandonné, c’est gelé. Nous ne nous refusons pas la possibilité de revenir sur le barrage. Ça dépendra des propositions qui seront faites. »
Un statu quo inquiétant pour la DSVA qui avance avec prudence. « Leur idée de basculer sur les bassins des usines de betteraves n’est jamais qu’une autre piste », nuance Thierry Machinet.
Et d’ajouter : « S’ils relancent leur volonté d’acharnement sur la création du casier de stockage, je ne vois pas comment ils pourraient s’en sortir. Ils iraient à l’encontre des politiques ». Auquel cas, l’association jure qu’elle manifestera encore et qu’elle trouvera d’autres éléments pour contrer.
Le feuilleton n’est visiblement pas prêt d’être terminé.
Meddeh BELKANICHI
Article paru dans l’Ardennais du 13 juin 2013: