32.700 euros investis pour la reconstruction de classes au Cameroun

VOUZIERS (Ardennes). Action soutenue et sur le long terme au Cameroun. En 10 ans, Argonne-Manengouba, à Bar-lès-Buzancy, a aidé à la reconstruction de 24 classes.

PARI gagné pour Argonne-Manengouba. De retour de Nkongsamba au Cameroun, l’équipe de bénévoles de Bar-lès-Buzancy dresse le bilan de son action : la bagatelle de 32.700 euros* investis depuis 2002 dans une valeur sûre, l’instruction.
« On y va tous les deux ans pour vérifier le financement et l’avancée des travaux de reconstruction d’une école et là, on a pu constater que depuis dix ans, on avait réussi à reconstruire 24 classes en dur », indique le président Francis Potron, qui apportait cette fois-ci, un chèque de 5.600 euros, collectés au fil des manifestations organisées ces deux dernières années. « Ça permettra de finaliser les travaux. »
Si le coup de pouce est de taille, pas question toutefois de se poser en sauveur. Depuis le début de son action, l’association a tenu à mettre en place un véritable partenariat avec la population locale. « On a choisi de financer le dallage, le crépissage et la menuiserie métallique, en revanche les tables ou encore la peinture, ils s’en chargent sur place », continue le président.
Autrefois en bois, les classes sont désormais en parpaings et accueillent un total de 900 élèves.
« Il y a dix ans, ils étaient 1.300, le souci là-bas, c’est qu’il faut payer la scolarité », précise Pascale Bardin, secrétaire d’Argonne-Manengouba.
« Mais ça fait du bien de voir les gamins travailler dans de meilleures conditions. Avant, ils étaient entassés à 110 par classe, maintenant ils sont au maximum 60. »

Acheminer des manuels scolaires

Et ce n’est pas tout ! Le duo complété du trésorier Michel Percebois a aussi profité du voyage pour faire le plein de fournitures scolaires. Réduits au strict minimum dans leurs valises, leurs vêtements ont laissé place à 150 kg de stylos, cahiers et autres crayons, fruits d’une collecte au sein du collège de Grandpré-Buzancy.
Reste que pour eux, l’escapade est loin d’être un cadeau à sens unique.
« On y va pour les écoles, mais on revient enrichis de tout ce que les gens là-bas peuvent nous offrir en solidarité et en richesse de cœur. On est accueilli par des familles qui n’ont pas grand-chose et s’effacent pour nous donner ce qu’ils ont », note, entre illumination et tristesse, Pascale Bardin, une fois de plus bouleversée par son périple.
« Je reviens avec le sentiment de n’avoir donné qu’un grain de sable qui ne suffit pas à se substituer à ce que l’État devrait faire. Par exemple, ils n’ont ni bibliothèques ni ordinateurs, ce qui fait d’autant plus mal au cœur quand on sait qu’on a un garage complet rempli de manuels scolaires. »
Le prochain objectif de l’association semble ainsi tout trouvé : réussir à acheminer un container de ces livres scolaires récoltés depuis plusieurs années.
« C’est une idée qui nous poursuit depuis au moins cinq ans », commente Francis Potron. « Tout le monde est d’accord pour payer un demi-container, mais on veut être sûr de notre coup. Si les gens font des dons, c’est pour que ça profite effectivement aux enfants en bout de course, pas pour que ce soit intercepté au passage, donc il faut qu’on trouve quelqu’un de confiance pour le réceptionner là-bas. »
Une fois rempli son but fixé voilà dix ans, l’équipe de Bar-lès-Buzancy paraissait avoir fini ses devoirs…
Et pourtant, les bénévoles semblent ainsi bien loin de remiser leur cartable au placard.

A.B.

* Soit 21,450 millions CFA.

L’Ardennais du 10 Juin 2012

www.lunion.presse.fr/article/autres-actus/32700-euros-investis-pour-la-reconstruction-de-classes-au-cameroun

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