2C2A : pas que des heureux

Fiscalité, ordures ménagères : la plupart des points à l’ordre du jour du conseil communautaire ont été très discutés, jeudi, au cours d’une séance de 3 h 30.

IL y a des conseils où tout roule tout seul. Les points présentés sont quasiment tous votés à l’unanimité des délégués des 100 communes, et il faut chercher une voix divergente.
Jeudi, le décor était tout autre à la salle des fêtes de Vouziers : sur plusieurs points, les voix « contre » et les abstentions étaient de sortie. Même s’il faut reconnaître que les approbations restaient très majoritaires.
Signe révélateur, peut-être : le vote du compte-rendu du dernier conseil, souvent une simple formalité, recevait une opposition et deux abstentions.
L’épisode relevait de l’anecdote. Ce qui n’était pas le cas du premier gros morceau de la soirée, longuement présenté par Frédéric Delamarre, expert-comptable.
Il s’agissait pour les élus d’approuver le passage à une fiscalité mixte, concernant les contribuables économiques (comme les entreprises), et non les ménages.
Avec la « carotte financière » de la perception d’une dotation importante par la 2C2A, l’assemblée a accepté qu’un taux moyen soit appliqué sur tout le territoire.
Le système : les impôts des acteurs économiques ne seront plus perçus par les communes, mais par la 2C2A. À charge pour celle-ci de reverser ensuite la juste compensation à chacun. « La loi nous y oblige, a répété Francis Signoret. Les communes ne seront pas spoliées, j’en prends l’engagement ».
Il faisait ainsi écho aux craintes formulées par plusieurs délégués, de voir les marges de manœuvre communales une nouvelle fois réduites. Bilan : trois votes « contre » et sept abstentions.
Autre sujet sensible, la collecte des déchets (lire notre édition de lundi 18 juin).

« Eh bien, merci, la démocratie ! »

Le rapport annuel sur le prix et la qualité des services a été l’occasion de se faire entendre pour certains des maires qui refusent qu’on impose l’apport volontaire à leurs communes, ramassées en porte-à-porte.
Agnès Mercier, maire de Savigny-sur-Aisne, a critiqué la méthode de présentation des performances de tri, rejointe par Francis Potron, maire de Bar-lès-Buzancy, jugeant « dommage d’opposer les villages ».
Un échange tendu l’a ensuite opposé au directeur Sébastien Forget, justifiant le coût prévu de la collecte par habitant par « une réalité logistique, technique, différente selon chaque territoire ».
Finalement, sept voix contre et une abstention ont marqué ce vote, éloigné il est vrai de la simple problématique du mode de collecte.
En fin de conseil, Francis Potron a souhaité informer les délégués des résultats du referendum mené par le collectif, sur le choix des habitants.
Mais Francis Signoret lui en a refusé le droit, arguant que le point n’était « pas à l’ordre du jour » (ce qui, au cœur des questions diverses, paraît pour le moins curieux).
Certains délégués, usés il est vrai par 3 h 30 de séance, ont vite levé le camp. Ils n’auront pas attendu la fin de l’échange, voyant Francis Potron conclure par un : « Merci, la démocratie ! » halluciné.

Jacques BERTHION
http://www.lunion.presse.fr/article/autres-actus/2c2a-pas-que-des-heureux

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