250 manifestants contre le projet de fermeture du collège du Chesne
LE CHESNE (Ardennes). Si la rencontre avec le Dasen a été une seconde fois annulée, les parents d’élèves ont su mobiliser enseignants, élèves, élus, commerçants et population.
LA totalité des profs en grève sur le site. Quatre élèves dans l’établissement. 250 manifestants dans la rue. Des commerçants solidaires du mouvement. L’action « ville morte » mise en place par les parents d’élèves autonomes du Chesne et des environs a reçu un large écho. Fil de la journée.
• 6 h 30 : entrave à la circulation. Rue du Zouave Coco, les chauffeurs de la RDTA chargés du transport scolaire ôtent les sept balles de pailles, placées là durant la nuit pour les empêcher d’effectuer leurs navettes. Les quatre bus se rendent avec un peu de retard dans la vingtaine de villages où les élèves attendent habituellement leur passage pour rallier le collège du Chesne. « C’est la première fois qu’on est impacté par un mouvement de contestation », confie Thierry Groud, un des employés chargé des rotations du mercredi.
Le Chesne ne rompt pas
• 8 h 15, cadenassage. Les parents d’élèves posent des cadenas à quatre entrées du collège afin que les classes restent vides. « Seulement quatre enfants, passés à travers les mailles du filet, sont présents » regrette presque un des membres du « commando ». Mais 126 autres sont absents à leurs pupitres.
• 10 heures : 100 % de grévistes. L’appel à la grève lancé par le syndicat Force ouvrière des lycées et collèges (1) est suivi par les dix professeurs du site travaillant le mercredi. L’assistante d’éducation et la secrétaire administrative ont aussi débrayé.
Une enseignante explique son engagement. « Ce site a obtenu un taux de réussite au brevet de 90,2 % en 2012. Le nombre d’élèves par classe s’élève à 19, des conditions idéales pour être efficace. La menace qui plane sur l’établissement est donc incompréhensible. Elle obligerait les élèves du secteur à passer une à deux heures par jour dans les transports. Une sérieuse atteinte à la ruralité ».
• 13 h 15 : le défilé. Initialement mis en place pour « accueillir » Patrice Dutot, finalement obligé de reporter sa rencontre avec les parents d’élèves à une date ultérieure à cause d’un rendez-vous au ministère (2), le comité d’accueil a maintenu contre vents et marées – en l’occurrence une violente giboulée à 13 h 30 – la « manif » prévue place du Parlement. Au carrefour de plusieurs axes routiers, l’endroit est idéal pour un barrage filtrant. Dans une ambiance bon enfant. « L’occasion de prévenir les gens des conséquences de la fermeture éventuelle du collège ».
Pour Elodie Gardent, la présidente des parents d’élèves, il s’agit à travers cette septième manifestation de « continuer le forcing pour faire faire fléchir le Dasen. On veut être entendu par celui qui, par ces volte-face et son manque de considération, espère nous démotiver. Mais il ne sera pas facile de nous épuiser ».
L’action, durant laquelle les commerçants locaux ont baissé leur rideau, a été suivie par 250 personnes dont une trentaine d’élus conduits par le conseiller général Jacques Morlacchi, le sénateur Marc Laménie et le maire des Chesnois, Gérard Deglaire.
D’ici la tenue du conseil d’administration du collège qui doit voter le 12 février « la répartition de la dotation de l’horaire global », pas question de laisser retomber le soufflé.
Pascal REMY
(1) Sur l’ensemble du multisite Vouziers-Le Chesne, 15 professeurs sur 24 ont pris part à ce mouvement de grogne. (2) Le directeur académique des services de l’Éducation nationale avait déjà fait faux bond aux parents d’élèves le 18 janvier en raison d’une réunion à l’inspection académique.
Article paru dans l’Ardennais du 31 janvier 2013: