Les fruits rouges pour créer de l’emploi

Les fruits rouges pour créer de l'emploi

VOUZIERS (Ardennes). Octogénaire très actif, Guy Citerne souhaite aider ceux qui n’arrivent pas à décrocher un poste. Il imagine alors faire travailler des jeunes en association. Les fruits rouges leur viendraient au secours.

Sur les hautes côtes d’Olizy-Primat, les terres de Guy Citerne. À 81 ans, l’ancien technicien agricole est en pleine forme et a un projet qui lui tient à cœur.

Il veut fonder un groupement associatif dans la culture de fruits rouges. « Le but de l’exercice est de donner du boulot à ceux qui n’en ont pas, explique-t-il. Les fruits ont besoin de main-d’œuvre. Je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose parce que le Vouzinois est en train de mourir par le chômage. »

Le principe est simple. Le retraité louerait ou vendrait ses parcelles aux jeunes.

Vingt-cinq tonnes de fraises

Ils travailleraient avec du matériel commun, histoire de ne pas débourser des sommes folles. Chacun gérera sa production de fraises, framboises, cassis ou myrtilles. Chacun aura ses bénéfices. Pour convaincre, l’homme tient absolument à présenter ses quatre hectares de plantations protégées par des filets électriques.

De quoi repousser chevreuils, renards, blaireaux et sangliers. « Il ne faudrait pas que les animaux viennent polluer ces produits de bouche », commente-t-il. Avant de lancer un appel aux bonnes volontés, Guy Citerne a testé ses sols, histoire de ne pas faire un faux pas.

Il a planté des fraises il y a un an. Les premières sont sorties il y a trois semaines. « Dessous, ce n’est que de la roche morte. Les sols sont acides. Il n’y a pas du tout de calcaire », assure-t-il. Idéal donc pour avoir des fruits rouges naturellement. Sans forcer la pousse. D’ailleurs un dossier de labellisation bio est même en cours.

Cette année, la météo a joué les trouble-fête. « On a eu deux semaines de retard sur la cueillette. On a jamais eu de soleil, raconte le senior. Il a toujours fait froid et plu. Du coup, on n’avait pas besoin d’arroser. »

Aussi, sa production de fraises va atteindre les vingt-cinq tonnes, qu’il faudra bien consommer. « J’en mange tous les jours un bol avant chaque repas », sourit Guy Citerne. Sauf que son estomac ne suffira pas pour éviter le gaspillage.

Alors, il les vend, en attendant que des jeunes se manifestent. Et viennent donc prendre la suite des affaires.

Guy Citerne : 06.08.00.74.02 .

Meddeh BELKANICHI

Article paru dans l’Ardennais du 19 juin 2013:

http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/les-fruits-rouges-pour-creer-de-lemploi

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