Des chiffres… et des êtres !

Loin de se contenter d’évoquer l’aspect financier, beaucoup de candidats interrogés ont mis en avant le travail des militants, à commencer par leur propre cas.
Chez Europe Ecologie Les Verts, Pierre Potron, suppléant sur la 3e, avoue travailler 18 heures par jour pendant les semaines de « congé » prises spécialement pour la campagne.
Christophe Dumont colle ses affiches pendant la nuit avec des copains. « On se couche à 2 ou 3 heures du matin, pour recommencer à 6 heures ».
« Tous les documents sont distribués par les militants, explique Christophe Léonard. On ne fait pas une campagne tout seul ».
Au FN, « une quinzaine de personnes travaillent sur le terrain dans chaque circonscription à disposition des candidats ».
« Je n’ai pas de directeur de campagne, pas de staff, avoue Alain Sutter. Mais ce n’est pas avec ça qu’on gagne une campagne. J’y mets toutes mes tripes. Ca n’a pas de prix… même si ça a un coût ».
Dans ce domaine, le réseau sert aussi à réaliser de belles économies. « J’ai la chance d’être aidé par beaucoup de bénévoles, apprécie Jean-Luc Warsmann. D’autres doivent prendre une société pour coller ».
Même loin des chiffres, la transparence reste de mise. Philippe Pailla, directeur de campagne de Claudine Ledoux, a donné des consignes pour éviter toute ambiguité. « Certains de nos militants sont par ailleurs fonctionnaires municipaux. Ils savent qu’on ne veut pas qu’ils collent une seule affiche pendant leur temps de travail ou en utilisant un véhicule municipal. On sait que nos adversaires seraient ravis de faire la photo ! Mais franchement, ce serait tricher pour gagner quoi ? »
« J’ai fait venir sept personnalités comme Henri Emmanuelli ou Benoît Hamon, rappelle pour sa part Christophe Léonard. Normalement, il y avait une partie des invitations qui pouvait être comptée pour l’élection présidentielle, mais j’ai pris l’optique de tout mettre en législatives ».
La richesse humaine passe aussi par des réunions qui n’échappent pas à la loi. Jusqu’aux galettes au sucre et au cidre des Ardennes offerts par Boris Ravignon lors de ses rencontres publiques avec les électeurs, soigneusement comptabilisés.
Dans la 3e, Nelly Fesseau ne néglige aucun petit geste des militants : « Apporter une terrine quand on fait un pot, c’est déjà ça ! »

http://www.lunion.presse.fr/article/autres-actus/des-chiffres-et-des-etres-0

http://sophieperrin.eelv-legislatives.fr/

Que dit la loi ?

Le respect d’un plafond est prévu à l’article L. 52-11 du Code électoral.
Celui-ci est fixé à 38 000 euros par candidat, il est majoré de 0,15 euro par habitant de la circonscription et d’un coefficient majorateur fixé à 1,26 par le décret n° 2008-1300 du 10 décembre 2008.
Ainsi, les plafonds ardennais sont situés à 67 532 euros pour la première circonscription, 66 048 pour la deuxième et 63 773 pour la troisième.
Le plafond légal englobe non seulement les dépenses effectuées par le mandataire, mais aussi celles réglées directement par les candidats, les partis politiques ou les tiers, et les divers concours en nature dont a bénéficié le candidat.
Il en va ainsi du remboursement du carburant des militants qui collent ou de l’utilisation de certains moyens. « Il faut par exemple réintégrer l’amortissement de mon ordinateur », explique Else Joseph, directrice de campagne de Bérengère Poletti.
D’ailleurs, les plus expérimentés le savent : mieux vaut éviter d’acheter du matériel pour la campagne. Compté dans le budget, l’achat deviendrait quasi-inutilisable une fois les élections passées.
« Même si nous nous servons d’un local du PS à Charleville, nous payons une location, insiste Philippe Pailla. Le loyer doit être fixé au prix du marché, et pas question de le sous-évaluer, ni de le sur-évaluer : tout cela est très encadré ».
Boris Ravignon déplore de devoir faire figurer dans les comptes les coupes offertes lors de manifestations sportives. « Depuis des années, je les finance sur mes deniers et c’est normal. Mais là, parce que nous sommes en campagne, il faut qu’elles soient sur le compte. C’est absurde »
Pour se financer, les candidats ont souvent recours à un apport personnel, sous la forme d’un prêt contracté. Certains partis proposent une somme aux personnes qu’ils investissent.
Les dons et souscriptions ne représentent souvent qu’une part minime des recettes. Beaucoup de candidats considèrent que les solliciter n’est pas une priorité.
L’article R 39 du Code électoral prévoit le remboursement par l’Etat des frais d’impression ou de reproduction et d’affichage pour le « kit » de base de tout candidat : affiches pour les panneaux de communes, annonces de réunions électorales, professions de foi et bulletins de vote.
Le remboursement des autres dépenses électorales par l’Etat est égal à 47,5 % du plafond de dépenses… à condition d’atteindre la barre des 5 % dans les urnes.
Enfin, une autre barre symbolique est importante, mais pour les partis : celle des 1 %. Si au moins 50 candidats d’un parti la franchissent dans le pays, la loi prévoit une subvention de 1,63 € par voix et par an pendant cinq ans.

http://www.lunion.presse.fr/article/autres-actus/que-dit-la-loi-6

Un commentaire pour “Des chiffres… et des êtres !”

  1. […] http://sedan-vouziers.eelv.fr/des-chiffres-et-des-etres/ […]

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